Une semaine après les démocrates, le parti républicain de John McCain doit se réunir en convention nationale de lundi à jeudi à St Paul (Minnesota) pour aborder en rangs serrés une présidentielle du 4 novembre qui s'annonce déjà historique.

De grands noms du parti, dont le président George W. Bush et le vice-président Dick Cheney, sont attendus dans le Xcel Energy Center, une arène de hockey de 20 000 places au centre de St Paul, où quelque 2400 délégués venus de 56 États et territoires américains vont investir M. McCain.

Mais le programme de cette 39e convention républicaine, qui doit culminer jeudi avec un discours du candidat, pourrait être perturbé par le dangereux ouragan Gustav. Ce dernier menaçait ce week-end la côte du Golfe du Mexique, trois ans après le terrible cyclone Katrina.

Si St Paul et sa «cité jumelle» Minneapolis se trouvent à 2000 km au nord de La Nouvelle-Orléans, un désastre majeur affectant le pays pourrait contraindre les républicains à réduire leurs festivités et même à suspendre la convention, comme l'a relevé M. McCain.

La désignation de M. McCain ne fait aucun doute, le sénateur de l'Arizona ayant remporté haut la main les primaires de son parti début mars, alors que la bataille démocrate a duré trois mois de plus avant de tourner à l'avantage de Barack Obama, le premier candidat noir d'un grand parti à la présidentielle.

Mais M. McCain a lui aussi contribué à faire de cette course à la Maison-Blanche un moment historique, en choisissant vendredi comme colistier, à la surprise générale, la gouverneure de l'Alaska Sarah Palin qui, il y a deux ans, n'était que maire d'une commune de 9000 habitants.

Jamais auparavant le «ticket» républicain n'avait inclus de femme. L'une des inconnues à St Paul sera la réception réservée par les caciques du «parti de l'éléphant» à cette mère de cinq enfants, novice sur les questions de politique étrangère.

Mme Palin, 44 ans, est hostile à l'avortement et membre à vie de la NRA, le lobby américain des fabricants d'armes à feu, de quoi séduire une partie de l'électorat républicain conservateur qui considérait M. McCain avec méfiance en raison de sa réputation de franc-tireur.

Mais ce choix a pris une importance considérable en raison de l'âge de M. McCain. À 72 ans, il pourrait devenir en janvier le président américain le plus âgé à entamer un premier mandat.

Le baptême du feu pour Mme Palin, avant d'affronter dans le prochain débat des «vice-présidentiables» l'expérimenté Joe Biden, aura lieu mercredi lorsqu'elle s'adressera aux délégués.

Comme à Denver (Colorado, ouest) pour la convention démocrate, d'importantes mesures de sécurité ont été mises en place à St Paul, ville de seulement 300 000 habitants.

Contrairement à M. Obama qui avait prononcé son discours d'investiture jeudi dans un stade où s'entassaient 84 000 personnes, M. McCain devrait s'exprimer jeudi dans l'arène Xcel.

Le programme de la convention, qui vise à conserver la Maison-Blanche aux républicains après deux mandats de M. Bush, est intitulé «Country First» (priorité au pays).

Outre MM. Bush et Cheney, le programme initial prévoit des prises de parole d'anciens concurrents de M. McCain lors des primaires, Mitt Romney, Mike Huckabee et Rudolph Giuliani.

Invité à St Paul, le «gouverneur-star» de Californie Arnold Schwarzenegger a fait savoir qu'il ne s'y rendrait pas, officiellement en raison de la crise budgétaire que traverse son État. Plusieurs élus républicains du Congrès confrontés à des réélections difficiles en novembre, ont préféré snobé la convention de peur que leurs adversaires démocrates puissent en tirer profit.