Le gouvernement israélien a approuvé dimanche la prochaine libération de quelque 200 prisonniers palestiniens en vue de «renforcer» les efforts de paix et la position du président palestinien Mahmoud Abbas, ont annoncé des responsables israéliens.

«Le gouvernement a approuvé les critères qui doivent permettre d'établir une liste de noms de détenus à libérer», a précisé le ministre de la Sécurité Intérieure Avi Dichter à la radio publique.

«C'est sur la base de ces critères que la liste sera établie lundi» par une commission ministérielle, a ajouté M. Dichter. Il a souligné que les critères retenus étaient «les mêmes que (ceux) utilisés ces dernières années, à l'exception de deux ou trois cas exceptionnels».

Il faisait allusion au fait que les autorités israéliennes refusent de libérer des Palestiniens ayant «du sang sur les mains», c'est à dire impliqués dans des attentats au cours desquels des Israéliens ont été tués ou blessés.

Selon la radio publique, deux à trois détenus reconnus coupables d'attentats sanglants commis avant la signature des accords d'autonomie palestinienne en 1993 doivent faire partie des prisonniers qui vont être libérés.

Début août, à l'issue d'une réunion entre le premier ministre Ehud Olmert et M. Abbas, Israël avait annoncé la prochaine libération de plus de 150 prisonniers palestiniens, en avançant la date du 25 août.

Ces libérations sont une «mesure de confiance envers le président palestinien Mahmoud Abbas afin de renforcer les modérés» parmi les Palestiniens, a souligné dimanche Mark Regev, le porte-parole du premier ministre Ehud Olmert.

«Nous espérons que cette (décision) aidera à renforcer le processus de paix», a-t-il ajouté.

Les Palestiniens ont accueilli positivement cette décision mais ont appelé Israël à faire plus.

«La libération de 200 prisonniers palestiniens est un pas dans le bon sens», a affirmé à l'AFP le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina.

Mais, a-t-il ajouté, M. Abbas demande «la libération d'un grand nombre de prisonniers et à terme la libération de l'ensemble d'entre eux, afin de créer un climat propice à des négociations réussies menant à une paix entre les deux peuples israélien et palestinien».

«Je préfère libérer des prisonniers palestiniens pour Mahmoud Abbas plutôt que pour le Hamas», le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, a déclaré peu avant le vote, Zeev Boïm, ministre israélien de l'Habitat, un proche de M. Olmert.

Pour Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères et candidate à la succession d'Ehud Olmert, ces libérations doivent souligner que «quiconque engage le dialogue avec Israël peut être renforcé par le dialogue, et non par l'usage de la force».

Selon la radio publique, le chef de l'opposition (Likoud), Benjamin Netanyahou a en revanche estimé que «le gouvernement Kadima-travailliste» continuait «de libérer des centaines de terroristes sans aucune contrepartie».

Israël détient plus de 11 000 prisonniers palestiniens et leur libération est l'une des principales revendications de l'Autorité palestinienne.