Au moins 136 personnes, dont une centaine de combattants islamistes talibans, ont été tuées au cours de la semaine passée dans des combats dans le nord-ouest du Pakistan, a annoncé lundi l'armée pakistanaise.

Ce sont précisément 94 rebelles fondamentalistes, 14 soldats pakistanais et 28 civils qui ont trouvé la mort depuis qu'ont éclaté il y a une semaine des accrochages dans la vallée de Swat, a indiqué l'officier Zia Anjum Bodla.

Dimanche, ces insurgés islamistes avaient revendiqué un attentat à la bombe qui avait coûté la vie à six policiers et trois paramilitaires la veille dans la vallée de Swat, dans le nord-ouest du Pakistan.

L'armée pakistanaise a lancé une vaste offensive dans la vallée de Swat après la mort, mardi dernier, de trois responsables des services de renseignement pakistanais et l'attaque d'un poste de contrôle par des talibans.

La vallée de Swat, jadis l'un des sites touristiques les plus fréquentés du Pakistan, était devenue à l'automne 2007 un bastion d'islamistes dirigés par un chef religieux, le maulana Fazlullah dont le mouvement, proche des talibans et d'Al-Qaeda, a été interdit.

Ils en ont été partiellement chassés par l'armée, qui continue à les pourchasser dans leurs derniers repaires des zones tribales voisines, le long de la frontière avec l'Afghanistan.

Les insurgés ont menacé de mener des attentats suicide dans tout le pays tant que les militaires ne cesseraient pas leurs opérations.

Mais celles-ci «se poursuivront jusqu'à ce que la zone rebelle soit nettoyée», a martelé l'officier Bodla, lequel s'exprimait depuis Mingora, le chef-lieu du département de Swat à tout juste 120 km d'Islamabad.

Pourtant, le gouvernement pakistanais et des combattants islamistes avaient scellé fin mai un accord de paix dans cette splendide vallée au pied de la chaîne himalayenne de l'Hindou Kouch.

L'armée s'était alors engagée à se retirer graduellement de Swat, dans la Province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP), en acceptant une application officielle de la loi islamique.

Les islamistes avaient promis, eux, de fermer leurs camps d'entraînement de combattants et de kamikazes et de renoncer aux attentats perpétrés surtout contre l'armée et la police.

«L'armée a fait preuve de retenue à la suite de l'accord du 21 mai, mais les combattants ont constamment violé cet accord», a accusé M. Bodla.

Au même moment lundi, huit soldats pakistanais ont été blessés par l'explosion d'une bombe au passage de leur convoi dans la région tribale du Waziristan du Sud, à la frontière afghane, ont indiqué des responsables officiels.