Le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger a annoncé mercredi avoir décidé de ne plus promulguer une seule loi tant que les parlementaires de son Etat n'auront pas voté un budget, ce qui aurait dû se produire depuis plus d'un mois.

«Cela fait plus d'un mois que la nouvelle année fiscale a démarré (le 1er juillet, ndlr) et pourtant, la Californie n'a pas de budget», a rappelé M. Schwarzenegger lors d'une conférence de presse au Capitole de Sacramento, la capitale administrative de l'Etat, à 120 km au nord-est de San Francisco.

«Que les parlementaires n'aient pas réussi à atteindre un compromis et à me faire parvenir un budget n'est pas excusable», a ajouté le dirigeant de l'Etat américain le plus peuplé et le plus riche, mais actuellement confronté à un déficit budgétaire de plus de 15 milliards de dollars.

«Étant donné la crise de liquidités qui menace (...), le retard du budget prend un caractère plus urgent que jamais. Depuis que les parlementaires sont revenus de vacances lundi, ils ont travaillé et débattu sur des centaines de projets de loi, qui n'ont rien à voir avec le budget», a affirmé le gouverneur.

«Donc, jusqu'à ce que les parlementaires adoptent un budget que je pourrai promulguer, je ne parapherai aucun projet de loi qui arrivera sur mon bureau», a-t-il indiqué.

Déjà en raison de la crise budgétaire, M. Schwarzenegger, élu sous l'étiquette républicaine, avait annoncé fin juillet qu'il supprimait 20.000 postes précaires de fonctionnaires et réduisait au minimum légal la paie de 200.000 autres employés de son État.

Ces coupes se sont immédiatement traduites sur le terrain, où les médias californiens ont rapporté des files d'attentes de plus en plus longues aux guichets de l'administration. Des secteurs comme la santé et les pompiers ont en revanche été épargnés.

L'application du décret de M. Schwarzenegger sur la réduction des salaires risque d'être entravée par la résistance du ministre des Finances de Californie, un poste électif détenu par le démocrate John Chiang.

Ce dernier a promis de ne pas imposer ces coupes, affirmant qu'une telle mesure risquait de provoquer une cascade de plaintes au civil.

Ironiquement, l'ex-«Terminator» avait été porté en 2003 à la tête de l'État après la destitution de son prédécesseur démocrate, englué dans une précédente crise financière aiguë.