La rumeur a couru pendant près de 24 heures à Denver: un groupe de jeunes racistes aurait eu l'intention d'assassiner Barack Obama demain soir pendant son discours en plein air.

Ces criminels souhaitaient, croyait-on, lui faire connaître le même sort à Denver que celui réservé à John Fitzgerald Kennedy à Dallas.

Cette rumeur persistante a été démentie par les autorités en fin d'après-midi hier.

«Il n'y a pas de preuves suffisantes de l'existence d'une menace, d'un complot ou d'une conspiration», a affirmé le procureur fédéral au Colorado, Troy Eid, devant les journalistes.

La petite salle de presse adjacente à son bureau était bien sûr pleine à craquer. M. Eid était accompagné d'une dizaine de membres des forces de l'ordre, incluant plusieurs policiers en uniformes ainsi que des agents du FBI et des services secrets. L'air sérieux, le regard sombre, ils se tenaient debout à l'avant de la pièce.

Ils n'avaient pourtant rien de véritablement inquiétant à annoncer. Les criminels arrêtés dans ce dossier étaient des grands parleurs, mais des petits faiseurs.

Initialement, l'affaire semblait alarmante. Dimanche, les policiers ont interpellé Tharin Gartrell, 28 ans, qui conduisait de façon désordonnée sur l'autoroute.

Dans son camion, ils ont entre autres découvert des perruques, deux armes à feu, un viseur optique, un gilet pare-balles et l'équipement nécessaire pour fabriquer de la métamphétamine.

Son interpellation a mené à l'arrestation de deux autres jeunes hommes. Incluant Nathan Johnson, qui, cuisiné par la police, a affirmé que Gartrell et Shawn Adolf - le troisième membre de ce groupe de criminels -, souhaitaient assassiner Obama.

Une télé locale a interviewé Johnson à la suite de son arrestation. Les cheveux sales, les ongles trop longs, le regard fuyant, il a dit devant la caméra que Gartrell et Adolf soutenaient qu'Obama «devait être tué».

Le procureur a confirmé les menaces proférées à l'endroit d'Obama et les insultes à caractère raciste. Mais il a soutenu qu'il s'agissait d'élucubrations de drogués. Et que ces criminels n'avaient pas l'intention ni les moyens de passer à l'acte.

«Il n'y a pas de menace crédible et il n'y a pas eu de menace crédible», a lancé M. Eid. Il n'a cependant pas été en mesure de répondre à toutes les questions des journalistes. Par exemple: pourquoi les criminels étaient-ils en possession de perruques?

Pour l'instant, les trois hommes ont uniquement été inculpés en lien avec la possession d'armes à feu et de drogue. Le procureur a néanmoins précisé que «l'enquête se poursuit» et que les autorités gardent «l'esprit ouvert».