La Chine a expulsé dix militants pro-tibétains étrangers, entre dimanche et lundi, qui avaient été arrêtés la semaine dernière en marge des Jeux olympiques, a-t-on appris de sources concordantes.

Huit Américains, un Allemand d'origine tibétaine et une Britannique ont discrètement embarqué à bord d'avions à l'aéroport de Pékin alors que la capitale chinoise fêtait la clôture des Jeux.

«Ils s'étaient engagés dans des activités favorables à l'indépendance du Tibet et ont enfreint les lois chinoises», a commenté le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.

«Nous espérons que les pays concernés apprendront à leurs ressortissants à respecter le droit chinois quand ils se rendent en Chine, afin d'éviter ce type d'incident à l'avenir», ajoute ce communiqué.

L'ambassade américaine a indiqué à l'AFP avoir appris dimanche soir l'expulsion de «huit personnes, arrêtées les 20 et 21 août», placées sur un vol d'Air China à destination de Los Angeles.

L'Allemand Florian Norbu Gyanatshang, également expulsé, a atterri lundi matin à Francfort, selon l'Association des jeunes Tibétains d'Europe.

Et l'ambassade britannique à Pékin a confirmé à l'AFP que Mandy McKeown avait aussi été expulsée et se trouvait en route vers l'Europe lundi.

Deux des militants américains avaient été arrêtés jeudi en compagnie de la Britannique et de l'Allemand, après avoir déployé une banderole pro-Tibet près des sites olympiques.

Les six autres Américains avaient été arrêtés mardi puis condamnés pour «troubles à l'ordre public» à dix jours de détention administrative. Une peine à la discrétion de la police chinoise qu'ils n'ont donc pas purgé.

Washington avait exigé samedi la «libération immédiate» de ses ressortissants.

Selon Downing Street, la libération anticipée et l'expulsion lundi de la militante britannique serait intervenue après intervention personnelle auprès des autorités chinoises du premier ministre britannique Gordon Brown présent à Pékin pour la fin des JO.

Le groupe Students for a Free Tibet s'est réjoui de ces libérations anticipées, tout en estimant que Pékin était motivé principalement par des soucis d'image.

«Après deux jours de publicité négative concernant les détentions extra-judiciaires de dix militants pro-Tibet, le gouvernement chinois cherche à étouffer une histoire qui aurait pu porter ombrage à la cérémonie de clôture de ces Jeux», a déclaré Lhadon Tethong, le directeur exécutif du groupe.

Au moins huit manifestations pro-Tibet se sont déroulées à Pékin juste avant et pendant les Jeux, vite interrompues par la police. Certains étrangers y ayant participé ont été expulsés mais les autorités ont semblé durcir leur répression dans la deuxième semaine, ajoutant la détention à l'expulsion.