Huit alpinistes, cinq Autrichiens et trois Suisses, ont disparu dimanche à l'aube emportés par une forte avalanche dans le massif du Mont Blanc, dans les Alpes françaises, où les recherches ont été suspendues, selon les autorités locales.

Cette avalanche, qualifiée «d'exceptionnelle», longue de 200 mètres et large de 50, a balayé la face nord du Mont-Blanc du Tacul, à 3600 m d'altitude vers 03H00 (23H00 HAE), sur une voie d'accès très fréquentée vers le Mont Blanc, le «toit de l'Europe».

En fin d'après-midi, les autorités ont annoncé la suspension des recherches, en raison du risque d'effondrement de plaques de neige.

Selon un membre des secours, interrogé sur la chaîne de télévision LCI, il n'y avait plus «aucun espoir» de retrouver vivants les disparus.

Le porte-parole du département fédéral (ministère) des Affaires étrangères helvétique avait auparavant confirmé que trois Suisses figuraient parmi les disparus.

Le ministère autrichien des affaires étrangères a indiqué qu'un guide originaire du Tyrol et quatre alpinistes étaient aussi portés disparus.

Un rescapé italien, Marco Delfini a expliqué sur LCI que les alpinistes avaient été emportés sur 200 mètres par «un mur de glace».

«Je n'ai pas été complètement submergé» et «j'ai pu aider les autres», a-t-il raconté.

Au total, huit personnes blesséesont été évacuées vers deux hôpitaux locaux. Il s'agit de cinq Français et de trois Italiens, dont une femme, âgés de 26 à 37 ans, selon la gendarmerie.

Une quarantaine de secouristes, appuyés par des chiens d'avalanches, deux hélicoptères français et un autre venu d'Italie, ont participé aux recherches pour tenter de retrouver les disparus.

Les autorités ont un moment annoncé un chiffre de 10 disparus. Mais deux Italiens qui se trouvaient sur les lieux sont sains et saufs.

«Selon les premières constatations, la chute d'un sérac (bloc de glace) aurait provoqué une coulée de neige qui s'est transformée en avalanche», a précisé le capitaine de gendarmerie Daniel Pueyo.

Les conditions météorologiques étaient «excellentes» cette nuit sur le Mont Blanc du Tacul (4.248 m), selon le capitaine Pueyo.

Ce sommet est situé sur une voie d'accès au Mont-Blanc (4810,90 m).

Une avalanche n'a rien d'étonnant à cette période de l'année, selon les connaisseurs de la région. «Ca fait partie des dangers objectifs de la montagne sur un secteur qu'on connaît bien et qui de temps en temps donne lieu à une chute de séracs», explique le maire de Chamonix.

«Ce n'est pas rare, les chutes de séracs interviennent à tout moment de l'année hiver comme été, à toute heure de la journée», a confirmé le capitaine Pueyo.

Il a souligné en revanche que l'importance de l'avalanche était «exceptionnelle».

La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a rendu visite aux blessés. «Il s'agit de l'un des accidents les plus importants en termes de disparus que nous ayons eu depuis des années», a-t-elle dit.

«La montagne est un milieu extrêmement dangereux même quand on la connaît bien», a ajouté la ministre.

Cet été, quelque 100 personnes sont décédées dans les Alpes françaises, suisses et italiennes au cours de nombreux accidents dus autant à la malchance qu'à l'imprudence

Dans les Alpes françaises, une trentaine de personnes ont péri accidentellement sur la même période, en majorité dans le massif du Mont-Blanc, très fréquenté par les alpinistes français et étrangers.