La police a arrêté samedi trois personnes après l'effondrement d'un pensionnat dans le centre de la Turquie, dont le bilan a été porté à 18 morts, a annoncé l'agence Anatolie.

L'effondrement du bâtiment avait eu lieu tôt vendredi matin, près de la ville de Taskent, à 350 km au sud d'Ankara, à la suite d'une fuite de gaz dans la cuisine qui avait causé une puissante explosion.

Le corps d'une fille de 13 ans a été retrouvé dans la nuit de vendredi à samedi dans les décombres, portant le bilan à 18 morts.

Trois hommes - le directeur de l'école, son adjoint et le président de la fondation religieuse qui gérait l'établissement - ont été arrêtés pour être interrogés, a indiqué Anatolie.

Parmi les victimes décédées figurent un professeur et 17 écolières âgées de 8 à 16 ans, pour la plupart originaires de familles pauvres de la région, venues dans ce pensionnat pour suivre des cours d'été sur le Coran.

Selon une association locale d'ingénieurs, l'examen initial des gravats a indiqué que la construction du bâtiment était de mauvaise qualité.

Il semblerait que le pensionnat n'avait pas été inspecté conformément à la législation et que la fondation avait organisé ces classes d'été sans autorisation.

Selon le quotidien libéral Radikal, la plus haute autorité religieuse à Taskent, Mehmet Ak, a déclaré qu'il était réticent à mener des inspections dans l'école car elle appartenait à une communauté islamique influente, le Suleymancilar.

Radikal mettait aussi en cause le Parti de la justice et du développement (AKP), la formation au pouvoir issue de la mouvance islamiste, qui a insisté en 2005 pour faire passer une loi punissant les responsables d'institutions éducatives non autorisées d'une simple amende au lieu d'une peine de prison.

«Ma petite-fille m'a dit que l'explosion s'était produite quand quelqu'un a allumé la lumière», a déclaré à Anatolie Dudu Gunes, dont la petite-fille est atteinte de graves brûlures.

L'une des jeunes filles a décrit le sinistre comme un mur de feu qui a traversé le dortoir.

«Du rez-de-chaussée venait un fort sifflement. Je suis entrée dans la cuisine avec deux professeurs. L'un d'eux a dit: un tuyau de gaz s'est débranché+», a raconté Merve Avci, 13 ans à l'agence Anatolie.

«Je suis remontée et cinq minutes plus tard une forte odeur de gaz est arrivée dans les dortoirs, immédiatement suivie par une forte explosion», a poursuivi la jeune fille, qui n'a été que légèrement blessée.