Le roi Albert II a poursuivi mercredi ses consultations avec les grands partis politiques belges pour tenter de trouver une issue à la crise provoquée par la démission du premier ministre Yves Leterme, a annoncé le Palais.

Le souverain a reçu d'abord Marianne Thyssen, la présidente de la principale formation du Parlement, le parti chrétien-démocrate flamand CDV, qui en refusant de soutenir M. Leterme, pourtant issu de ses rangs, a déclenché une tempête.

Comme à l'habitude, la teneur des conversations entre Mme Thyssen et le roi au palais de Laeken n'a pas été communiquée, mais elle ne fait guère mystère.

Le CDV juge insuffisant le résultat des négociations avec les partis francophones sur l'autonomie accrue que réclame la région de Flandre. Ce parti réclame la suppression préalable d'un district bilingue garantissant certains droits aux francophones de la périphérie de Bruxelles, en Flandre.

Les partis francophones unanimes ne veulent eux pas en entendre parler sans l'élargissement en compensation de Bruxelles à des communes situées en Flandre mais à forte majorité francophone.

Le roi Albert n'a toujours pas accepté la démission que lui a présenté M. Leterme dans la nuit de dimanche à lundi, se réservant visiblement la possibilité de le maintenir à la tête du gouvernement de coalition qu'il dirige depuis mars, au moins pour une période de transition.

Mais pour cela, estime la presse belge, il doit d'abord sonder le CDV sur ses intentions réelles.

S'agit-il pour le grand parti flamand de pousser définitivement M. Leterme vers la sortie? Ou s'agit-il d'une opération consistant à faire pression sur les partis francophones pour qu'ils assouplissent leur opposition à une réforme des institutions jugée indispensable par la Flandre. Cette dernière rêve d'une Belgique confédérale, et non plus fédérale, où elle jouirait de pouvoirs accrus.

Le CDV, associé dans un cartel électoral au petit parti nationaliste de la Nouvelle Alliance flamande (NVA), craint, s'il reculait sur les questions institutionnelles, de se brouiller avec son allié et d'essuyer un sérieux revers aux élections régionales prévues en juin 2009.

Le roi Albert a ensuite reçu le chef du Parti socialiste (PS) francophone, Elio Di Rupo, autre formation participant au gouvernement. Les autres dirigeants de partis devraient suivre dans la journée et sans doute aussi jeudi.