Depuis mardi matin, les centaines de milliers de distributeurs automatiques de cigarettes disséminés sur les trottoirs et autres espaces publics du Japon ne délivrent plus de paquets aux individus qui ne possèdent pas une carte à puce spéciale prouvant qu'ils sont majeurs.

Ce système restrictif, baptisé «Taspo», a été installé progressivement. Il est appliqué dans tout le Japon depuis ce mardi, jour où les lecteurs de cartes des distributeurs de la conurbation de Tokyo ont été mis en service.

«Taspo», géré par l'Association des fabricants de tabac japonais, limite en théorie la vente par automates aux plus de 20 ans, âge de la majorité au Japon.

Concrètement, au moment où il achète un paquet de cigarettes auprès d'une de ces machines, le client doit effleurer un lecteur spécial avec sa carte à puce personnelle «Taspo».

Il peut payer en liquide ou directement avec sa carte, qui fait aussi office de porte-monnaie électronique pré-chargé utilisable sur tous les automates de vente de cigarettes.

Seuls les adultes peuvent obtenir une carte «Taspo» en remplissant un formulaire et en adressant une copie de pièce d'identité et une photo aux gérants du dispositif, l'Association des fabricants de tabac japonais.

Bien que tous les fumeurs connaissent la nécessité de la carte «Taspo», cette procédure fastidieuse en a dissuadé un grand nombre qui achètent indifféremment leurs cigarettes aux distributeurs ou dans les supérettes ouvertes 24 heures sur 24, également présentes à tous les coins de rues.

De fait, selon les fabricants, seulement un quart des 26 millions de fumeurs concernés possèdent pour l'heure une carte «Taspo».

Au Japon, le tabac reste encore très bon marché (moins de 2 euros le paquet de 20 cigarettes) et toléré dans les lieux publics pourvus d'aménagements spéciaux. La proportion de fumeurs a certes chuté par rapport aux précédentes décennies, mais plus d'un homme japonais sur trois, notamment les quadras et quinquagénaires, fument, ainsi qu'une femme sur cinq environ.