Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, leader du coup d'Etat militaire mercredi en Mauritanie, maintiendra en détention jusqu'à nouvel ordre le président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi pour des raisons de sécurité, selon des déclarations publiées samedi dans la presse.

«Nous ne relâcherons pas le président renversé pour le moment pour des raisons de sécurité. Nous essayons pour l'instant de rétablir le calme et de faire baisser les tensions», a déclaré le chef des putschistes au quotidien arabe Asharq al-Awsat, basé à Londres, dans un entretien téléphonique.

«L'ancien président est en bonne santé, il n'a pas de problème. Un nouvelle autorité est en place --le Haut conseil d'Etat--, qui étudiera le dossier du président une fois l'ordre revenu dans les affaires internes (du pays), ce qui va prendre un peu de temps», a-t-il poursuivi.

Le général Aziz a également évoqué dans l'entretien la tenue d'une élection présidentielle dans «les délais les plus courts possibles», selon la nouvelle junte, sans avancer toutefois de date.

«Il est difficile de donner une date précise pour l'élection présidentielle parce que pour l'heure nous fixons les priorités et les besoins du peuple que l'ancien président a longtemps ignorés», a déclaré M. Aziz.

M. Abdallahi a été transféré jeudi de la caserne de la garde présidentielle de Nouakchott vers une villa surveillée, avec son Premier ministre et trois autres dignitaires, selon une source au sein des services de sécurité, affirmant qu'il dispose de «la radio, la télévision et d'autres commodités».

Premier président démocratiquement élu depuis l'indépendance du pays en 1960, le chef de l'Etat avait été arrêté mercredi juste après avoir annoncé le limogeage du général Ould Abdel Aziz et d'autres officiers supérieurs.

Vendredi, sa fille, Amal Cheikh Abdallahi, s'était déclarée «inquiète» pour «la sécurité et la santé» de son père, lors d'un entretien avec l'AFP.