Les principaux partis d'opposition au Cambodge ont demandé lundi à la communauté internationale de ne pas reconnaître les résultats selon eux «truqués» des élections législatives de dimanche ayant abouti à une victoire écrasante du parti du Premier ministre Hun Sen.

Cette déclaration de rejet du scrutin a été signée par le Parti de Sam Rainsy, principale formation d'opposition, le Parti des Droits de l'Homme de Kem Sokha, le Parti de Norodom Ranariddh et le Parti Funcinpec (royalistes).

Les élections ont été «manipulées» et «truquées» par le Parti du peuple cambodgien (PPC) au pouvoir depuis près de trente ans, ont affirmé ces formations, en citant notamment de graves irrégularités ayant abouti à la disparition de nombreux noms des listes électorales.

Sur la base de ses propres décomptes, le PPC de Hun Sen a affirmé avoir remporté 90 des 123 sièges à pourvoir dans la nouvelle Assemblée nationale, attribuant 26 députés au Parti de Sam Rainsy, 3 députés au Parti des Droits de l'Homme, 2 députés au Parti de Norodom Ranariddh et 2 députés au Funcinpec.

Selon des résultats quasi-définitifs cités par la Commission électorale, le PPC a obtenu près de 60% des voix aux législatives de dimanche. La Commission électorale a estimé la participation à 74,5% (contre 83% aux législatives de 2003).

«Nous avons décidé de joindre nos forces pour lutter avec le peuple cambodgien et exiger la tenue de nouvelles élections au Cambodge», a déclaré Sam Rainsy.

«Nous appelons la communauté internationale à ne pas reconnaître les résultats (de dimanche) parce qu'il y a eu beaucoup d'irrégularités», a dit pour sa part Kem Sokha.

Il a indiqué que les quatre partis signataires de la déclaration de lundi discuteraient en vue de former une éventuelle coalition.

Hun Sen, homme fort du Cambodge, est Premier ministre depuis 1985. Jusqu'ici, il comptait dans sa coalition gouvernementale les royalistes du Funcinpec qui avaient remporté 26 sièges aux élections de 2003.