Les échanges de tirs entre factions rivales ont cessé jeudi matin à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, où l'armée libanaise continuait de renforcer sa présence, a constaté le correspondant de l'AFP.

Les tirs ont cessé en début de matinée et les militants n'étaient plus visibles dans les principales rues des quartiers populaires de Bab al-Tebbaneh et de Jabal Mohsen, théâtre des affrontements qui ont fait quatre morts et 58 blessés depuis mardi soir.

«Pour mettre fin à la violation de la sécurité des habitants, le commandement de l'armée annonce qu'il renforçait sa présence dans les zones sensibles», lit-on dans un communiqué de l'armée.

«L'armée fera face à ceux qui tireront en premier et appelle toutes les parties à faire preuve de retenue et à laisser les forces armées régler la situation», ajoute l'armée.

Bab al-Tebbaneh et Jabal Mohsen ont déjà été le théâtre, il y a deux semaines, d'affrontements également à caractère politique, qui avaient fait neuf morts et 45 blessés.

Lors de ces affrontements, l'armée avait également affirmé qu'elle ferait preuve d'intransigeance, ce qui n'a pas empêché les combats de reprendre.

Bab al-Tebbaneh, à majorité sunnite, est un fief de la majorité antisyrienne alors que les habitants de Jabal Mohsen font partie de la communauté alaouite, une branche du chiisme, et sont des partisans du mouvement chiite Hezbollah, chef de file de l'opposition.

Dans ces quartiers, la tension était toujours palpable jeudi matin. «Ce n'est qu'une trêve, affirme Mounira, 51 ans, une habitante de Bab al-Tebbaneh et mère de 7 enfants. «Je ne me sens pas en sécurité. Ce n'est pas la première fois que les combats s'arrêtent puis reprennent. L'armée doit agir avec fermeté une fois pour toute», affirme-t-elle.

Les tirs à la roquette et à l'arme automatique, qui ont éclaté mardi soir, se sont intensifiés pendant la nuit de mercredi à jeudi malgré un accord sur un cessez-le-feu la veille.

Les nouveaux heurts ont éclaté alors que le gouvernement d'union nationale, prévu par l'accord de paix de Doha signé en mai par les parties libanaises, n'est toujours pas formé en raison de divisions sur l'attribution des portefeuilles.