Le Premier ministre mauritanien Yahya Ould Ahmed Waghf a été «libéré lundi», ainsi que trois autres personnalités arrêtées durant le coup d'Etat, mais le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi reste en résidence surveillée, a-t-on appris auprès du cabinet du chef du gouvernement.

«Le Premier ministre a été libéré lundi après-midi. Ses compagnons également. J'ai appris que seul le président reste en détention», a annoncé à l'AFP son directeur de cabinet, Mohamed Ould Maayouf.

Le porte-parole du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, Abdoulaye Mamadou Ba, a confirmé ces libérations dans un courriel adressé à l'AFP.

«La junte militaire qui a spolié la légitimité constitutionnelle en Mauritanie, le 6 août, vient de libérer le Premier Ministre, le ministre de l'Intérieur (Mohamed Ould R'Zeizi), le président du Conseil économique et social (Ahmed Ould Sidi Baba) et le directeur général de l'Agence nationale chargée de l'insertion des réfugiés (Moussa Fall) après six jours de séquestration arbitraire», a affirmé M. Mamadou Ba.

«Les putschistes qui se sont proclamés +Haut conseil d'Etat+ continuent de séquestrer le président de la République, dans des conditions loin de respecter sa dignité de président légitime du pays, pour des raisons toujours obscures», a-t-il ajouté.

Demandant la «libération immédiate» du président et son rétablissement au pouvoir, le porte-parole présidentiel a exhorté «l'ensemble des acteurs politiques nationaux et les partenaires de la Mauritanie à poursuivre leurs pressions louables sur la junte».

Le général Ould Abdel Aziz, chef de la junte qui a renversé mercredi le président mauritanien, avait déclaré dimanche à l'AFP, au sujet du président et de ses proches arrêtés: «Nous n'avons pas de sort particulier à leur réserver. Ils sont dans une situation de résidence surveillée, pour leur sécurité et la sécurité du pays. La justice existe en Mauritanie et il y a également un Parlement qui pourrait au besoin les juger si nécessaire».