Les combats entre l'armée et les rebelles séparatistes musulmans dans le sud des Philippines ont provoqué le déplacement de près de 130 000 civils, selon des chiffres gouvernementaux communiqués lundi.

Quelque 129 819 personnes ont dû fuir leurs habitations dans 42 villages de la province de Cotabato-Nord sur la grande île de Mindanao, à majorité musulmane dans un pays où 85% de la population est catholique, selon le Centre national de coordination des catastrophes (NDCC).

Les réfugiés ont été provisoirement hébergés dans des structures d'accueil gouvernementales, a précisé Glenn Raboza un responsable du NDCC.

Les violences ont éclaté après l'échec, le 4 août, d'un accord entre Manille et les rebelles du Front Moro islamique de libération (MILF) sur un statut d'autonomie octroyant aux insurgés le contrôle d'une grande partie de Mindanao.

La Cour suprême a bloqué in extremis ce pacte aux termes duquel le gouvernement philippin devait reconnaître l'autorité musulmane sur huit provinces de Mindanao où les insurgés veulent leur propre administration.

En représailles, les rebelles ont pris le contrôle de villages à majorité catholique et de plusieurs villes de Cotabato, une région agricole particulièrement défavorisée.

Les concessions gouvernementales étaient censées ouvrir la voie à un accord de paix avec les rebelles du MILF qui mènent depuis 1978 une insurrection qui a fait plus de 120 000 morts.