Les autorités françaises ont interdit toute manifestation jeudi et vendredi devant l'ambassade de Chine à Paris, selon une décision notifiée à l'organisation de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières.

«Tout rassemblement de personnes envisagé» du «jeudi 7 août 2008 à 7 heures (05H00 GMT) au vendredi 8 août 2008 à minuit (18 h HAE)» est «interdit» dans un périmètre fixé autour de l'ambassade et du consulat de Chine, indiquent deux arrêtés préfectoraux notifiés mercredi soir à l'ONG et transmis à l'AFP.

La préfecture de police justifie notamment cette mesure par le fait que «des rassemblements organisés lors du passage de la flamme olympique à Paris le 7 avril dernier ont donné lieu à des débordements violents».

Elle indique également que «le but de ces manifestations peut être ressenti, par une partie de la population locale, comme une provocation susceptible d'engendrer des réactions hostiles de nature à créer des troubles graves à l'ordre public».

Le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Robert Ménard, a vivement critiqué cette décision.

«Nous avons appelé à manifester devant des ambassades de Chine (vendredi à l'occasion de la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin) dans sept pays en Europe. La France est le seul pays où on ne peut pas», s'est-il insurgé.

RSF a déposé une requête en suspension devant le tribunal administratif de Paris. L'audience aura lieu vendredi à 10H30 (4 h 30 HAE), alors que l'organisation de défense de la liberté de la presse appelait à manifester à 13H00 (7 h HAE).

L'heure fixée pour cette audience «n'est pas une décision judiciaire, c'est une décision politique», a estimé M. Ménard.

Plusieurs autres organisations comme la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) ou Ensemble contre la peine de mort (ECPM) avaient également appelé à cette manifestation devant l'ambassade de Chine.

De son côté, la communauté tibétaine de France a appelé à un rassemblement, vendredi à 13H00 (7 h HAE) sur le parvis des Droits de l'Homme au Trocadero à Paris, pour «dénoncer la mascarade des Jeux Olympiques de la honte à Pékin et les repressions chinoises au Tibet».

Le président Nicolas Sarkozy doit quitter la France jeudi pour assister à la cérémonie d'ouverture vendredi des JO.