La majorité de la coalition de l'opposition somalienne, dominée par les islamistes, a entériné samedi à Djibouti l'accord de cessez-le-feu conclu en juin avec le gouvernement somalien, a annoncé le porte-parole de l'Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie (ARS).

Cent-six membres, sur les 191 que compte le comité central de l'ARS, étaient réunis samedi à Djibouti en vue d'entériner la trêve de trois mois signée entre le premier ministre Nur Hassan Hussein et le dirigeant de l'ARS, Cheikh Sharif Sheikh Ahmed, le 9 juin à Djibouti, sous l'égide de l'ONU avec le soutien des pays occidentaux, dont ceux de l'Union européenne (UE) et des États-Unis.

«Les 106 membres présents du comité central de l'ARS ont avalisé à l'unanimité l'accord qui a été signé entre l'Alliance et le gouvernement de transition sous la médiation de l'envoyé spécial de l'ONU» pour la Somalie, Ahmedou Ould Abdallah, a annoncé à l'AFP le porte-parole de l'ARS, Suleiman Olad Roble.

«C'est une grande victoire pour les dirigeants de l'Alliance et pour ceux qui ont signé l'accord (...), l'Alliance est prête à mettre totalement en application la part de l'accord qui lui incombe et appelle les autres parties à faire de même», a ajouté M. Olad Roble.

Cependant, l'un des plus hauts responsables des islamistes somaliens, Cheikh Hassan Dahir Aweys, également un des membres fondateurs de l'ARS, avait rejeté le 10 juin cet accord, en mettant en avant l'absence de calendrier de retrait des forces éthiopiennes.

Samedi soir, M. Aweys n'était pas joignable pour faire part d'une évolution ou non de sa position sur cet accord de cessez-le-feu, visant à mettre fin à une guerre civile dévastatrice entamée en 1991.

L'armée éthiopienne, venue soutenir le gouvernement somalien, a mis en déroute fin 2006 - début 2007 les forces des tribunaux islamiques qui contrôlaient la majeure partie du centre et du sud de la Somalie, dont Mogadiscio.

Depuis, des insurgés dirigés par les islamistes mènent des actions de guérilla quasi quotidiennes visant en particulier les soldats éthiopiens et somaliens et des représentants du gouvernement somalien, à Mogadiscio mais aussi en province.

De nombreuses personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans ces affrontements, qui ont également conduit à l'exode de dizaines de milliers de personnes principalement de Mogadiscio.

Le cessez-le-feu signé à Djibouti devait entrer en vigueur le 9 juillet, soit 30 jours après la signature de l'accord et pour une période initiale de 3 mois renouvelable.

Mais les combats entre insurgés islamistes et troupes éthiopiennes et du gouvernement somalien, quasi-quotidiens depuis plusieurs mois, n'ont pas cessé à Mogadiscio depuis la signature de cette trêve.

«Notre position est simple, les Éthiopiens doivent partir et être remplacés par une force neutre de l'ONU formée par des pays qui n'ont pas d'intérêts géopolitiques (en Somalie) ou toute autre motivation», a déclaré samedi Cheikh Sharif Sheikh Ahmed lors de la conférence.