L'OTAN a qualifié jeudi de «totalement infondées» des informations de presse selon lesquelles des soldats français avaient été victimes de «tirs amis» lors de l'embuscade en Afghanistan qui a coûté la vie lundi à dix d'entre eux.

«En ce qui concerne l'OTAN et l'Isaf (la Force internationale d'assistance à la sécurité), les informations publiées par Le Monde sont totalement infondées», a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'OTAN, Carmen Romero.

Le quotidien Le Monde, citant des témoignages de soldats blessés lors de l'embuscade, avait affirmé mercredi que certains des soldats français avaient été «touchés» par des frappes aériennes de l'OTAN, censées leur permettre de sortir de ce guet-apens, mais qui avaient raté leur cible.

«Nous démentons ces informations», a déclaré à Bruxelles la porte-parole de l'Alliance atlantique.

«Nous n'avons aucune information qui pourrait indiquer que les soldats français ont été tués par des avions de l'OTAN», a-t-elle précisé.

«Nous savons que les avions chargés d'apporter un soutien aérien rapproché ne pouvaient pas être engagés parce que les soldats français étaient très proches des insurgés talibans», a encore expliqué Carmen Romero. «Il aurait pu y avoir des dommages collatéraux très importants, si des bombes avaient été utilisées.»

«Aucun soldat français, a aucun moment de l'incident, n'a utilisé la radio pour dire qu'ils étaient sous le feu de tirs amis et aucun soldat français n'a mentionné par la suite à la chaîne de commandement que cela avait été le cas», a souligné la responsable de l'OTAN.

Enfin, elle a relevé qu'«aucune des blessures sur les soldats tués ou blessés ne correspondent à des frappes aériennes».

Le chef de l'État français Nicolas Sarkozy a présidé jeudi à Paris une cérémonie d'hommage national aux dix soldats tués en Afghanistan et promis que les autorités tireraient la leçon du drame alors que des militaires rescapés ont mis en cause le commandement.

Des soldats blessés, interrogés par Le Monde, ont expliqué être restés sous le feu ennemi «pendant près de quatre heures sans renfort». Selon eux, des frappes aériennes de soutien de l'OTAN ont par ailleurs «raté leur cible et touché des soldats français».

En quittant la présidence jeudi matin, M. Sarkozy a répliqué aux questions des journalistes à ce sujet: «vous n'avez pas honte», estimant que le temps était encore «au recueillement».

Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a indiqué jeudi qu'«aucun élément d'information» ne permettait de dire que des soldats français étaient «morts sous le feu d'avions de l'OTAN» et a expliqué que des renforts avaient été envoyés «très rapidement».

La France dispose de quelque 3000 soldats en Afghanistan après avoir envoyé cet été 700 hommes en renfort.