Les appels à la cessation des combats en Géorgie et les mises en garde adressées à la Russie se sont multipliés dimanche, la Maison Blanche invoquant le risque de conséquences «importantes» qu'aurait pour Moscou la poursuite d'une «escalade disproportionnée et dangereuse».

«Nous avons signifié clairement aux Russes que si l'escalade disproportionnée et dangereuse continue du côté russe, cela aura un impact important sur les relations américano-russes à long terme», a dit le conseiller national adjoint à la sécurité, James F. Jeffrey, qui accompagne le président George W. Bush à Pékin.

M. Bush s'en est entretenu dimanche par téléphone avec son homologue français Nicolas Sarkozy. Selon la Maison Blanche, les deux présidents «sont d'accord d'une manière générale» sur ce sujet «et plus précisément sur les trois points suivants : la nécessité d'un cessez-le-feu, la nécessité d'un désengagement (militaire) et la nécessité de respecter l'intégrité territoriale géorgienne».

La sévère mise en garde de Washington suivait de près celle de l'Union européenne, qui a prévenu Moscou samedi soir qu'une poursuite de ses opérations militaires sur le territoire géorgien «affecterait» leur relation.

L'UE a proclamé «avec force son attachement à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Géorgie», alors que le Premier ministre russe Vladimir Poutine venait d'estimer que la souveraineté géorgienne sur l'Ossétie du Sud avait reçu «un coup mortel».

Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, a appelé dimanche à «arrêter la tuerie» en Géorgie, à l'issue d'une réunion de crise et avant de partir pour Tbilissi et Moscou en mission de médiation.

«Nous allons essayer d'arrêter cette tuerie en proposant l'arrêt des combats, le retrait des troupes de part et d'autre sur les lignes qui étaient établies par la communauté internationale», a déclaré M. Kouchner à la chaîne de télévision française TF1.

La Pologne, de son côté, a estimé dimanche que l'UE devrait se charger d'une mission de stabilisation dans le Caucase du Sud et qu'elle était prête à remplir cette tâche, selon le chef de la diplomatie de Varsovie Radoslaw Sikorski.

Il est désormais impossible de revenir dans cette région à une situation où les soldats russes seraient les seuls à assurer la mission de la paix, a-t-il estimé, précisant que Varsovie «réfléchirait sérieusement» à participer activement à une telle mission.

À Berlin, la chancelière Angela Merkel a appelé à un «cessez-le-feu immédiat et inconditionnel» dans le Caucase lors d'un entretien téléphonique avec le président français Nicolas Sarkozy. Elle a également insisté sur la préservation de l'intégrité territoriale de la Géorgie. «Les attaques aériennes russes contre le territoire géorgien doivent immédiatement cesser», a-t-elle ajouté.

Le pape Benoît XVI a lui aussi souhaité «la fin immédiate des opérations militaires» et à la reprise des négociations, lors de la prière de l'Angélus à Bressanone (nord de l'Italie) où il passe ses vacances. Il a invité la communauté internationale et «les pays les plus influents» à faire «tous les efforts» pour aboutir à «une solution pacifique et durable».

Enfin, le Haut commissaire pour les réfugiés des Nations unies (HCR) Antonio Guterres a appelé dimanche les parties en conflit en Ossétie du sud à permettre aux agences d'aide humanitaire d'avoir accès aux civils réfugiés.

Plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Italie et la Pologne ont mis en garde dimanche leurs ressortissants contre les voyages en Géorgie et demandé à ceux qui s'y trouvent de quitter le pays.