La Maison Blanche a sommé la Russie de retirer ses forces armées «sans délai» de Géorgie, alors qu'un responsable américain a assuré qu'aucun retrait significatif n'avait été observé sur le terrain, contrairement aux engagements pris par Moscou.

En outre, selon un responsable du Pentagone, Moscou a déployé plusieurs rampes de lancement de missiles de courte portée en Ossétie du Sud après la fin des combats, mettant la capitale géorgienne à portée de tirs, ce que la Russie dément.

«Nous continuons à surveiller la situation et il est probablement un peu tôt, mais nous n'avons constaté aucun retrait russe significatif hors de Géorgie aujourd'hui», a affirmé lundi un autre responsable de défense américain, sous couvert

d'anonymat.

Ce retrait «doit être réalisé sans délai», avait martelé un peu plus tôt un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe, alors que le président américain George W. Bush se trouve en vacances dans son ranch de Crawford, au Texas.

«Les Russes ont dit que leur retrait débuterait à midi aujourd'hui. Nous continuerons à surveiller étroitement les actions russes en Géorgie pour avoir confirmation de leur retrait», avait-il commenté, en jugeant «difficile de dire d'ici où en (était) le retrait».

L'état-major russe a assuré avoir commencé à retirer ses forces. Mais Tbilissi accuse Moscou de maintenir ses troupes en territoire géorgien.

De source américaine, la Russie a par ailleurs déployé plusieurs rampes de lancement de missiles tactiques SS-21 en Ossétie du Sud après la fin des combats, ce qui mettrait Tbilissi à portée de tirs.

«Nous les voyons consolider leurs positions en Abkhazie et en Ossétie du Sud», a assuré ce responsable.

Le porte-parole de la Maison Blanche a refusé de confirmer cette information. Toutefois, a-t-il prévenu, «Soyons clairs: si (des missiles) ont été installés après le 6 août», date du début du conflit, «ils doivent être retirés».

L'état-major de l'armée russe a nié lundi avoir installé un tel arsenal.

«Ces missiles balistiques, capables d'atteindre des cibles importantes situées à 105 km, sont en service dans les forces terrestres russes. Mais il n'y a aucune nécessité de les utiliser dans cette situation», a assuré le chef-adjoint d'état-major russe Anatoli Nogovitsyne.

Evoquant les accusations réciproques de nettoyage ethnique provenant de la Géorgie et de la Russie, le porte-parole de la Maison Blanche a affirmé avoir «malheureusement des informations venant des deux côtés».

«Ce sont des accusations graves et nous allons sérieusement les examiner», a-t-il ajouté. «Il est clair que sur le terrain, le conflit a été horrible».

La Géorgie a porté plainte le 12 août devant la Cour internationale de justice (CIJ) contre la Russie pour «nettoyage ethnique» en «violations de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale».

Moscou a rétorqué en annonçant que la justice russe allait collecter auprès des habitants d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie des plaintes pour crimes de guerre présumés contre les responsables géorgiens afin de les envoyer à la Cour pénale internationale de La Haye (CPI), a annoncé le Procureur général Iouri Tchaïka, selon l'agence Interfax.

Les Etats-Unis ont enfin promis une aide à la reconstruction à la Géorgie, sans en détailler les modalités. Selon le département d'Etat, le gouvernement américain a fourni depuis la semaine dernière plus de 4,2 millions de dollars d'aide humanitaire à Tbilissi.

Lundi, plusieurs agences de l'ONU et des organisations humanitaires ont appelé à rassembler 58,6 millions de dollars afin de porter secours aux civils géorgiens affectés par la crise.