Le procès de cinq Soudanais accusés d'avoir tué un diplomate américain et son chauffeur le 1er janvier dernier s'est brièvement ouvert dimanche devant un tribunal de Khartoum.

L'audience préliminaire, entourée d'importantes mesures de sécurité, n'a duré que quelques minutes en présence de membres de l'ambassade des États-Unis, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Le juge Said Ahmed al-Badri a lu les noms et âges des cinq inculpés, âgés de 23 à 35 ans, avant d'ajourner le procès et de le renvoyer au 31 août, en raison de l'absence d'avocats représentant les familles des victimes.

John Granville, 33 ans, qui travaillait pour l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et son chauffeur Abdel Rahman Abbas, 40 ans, ont été tués par balle dans leur voiture aux premières heures du Jour de l'an.

L'un des cinq accusés est le fils du chef d'un groupe musulman pacifique, Ansar al-Sunna, sans activité politique mais lié au wahhabisme, une forme stricte de l'islam dominant en Arabie saoudite. Les autres accusés sont un étudiant, un commerçant, un ancien agent de sécurité et un chauffeur.

Ils se sont présentés en tenue traditionnelle, proclamant en arabe: «la paix soit avec vous» à leur arrivée et réclamant de pouvoir faire leurs prières le vendredi, jour de repos des musulmans.

Rien n'a été dit sur une éventuelle appartenance à une organisation islamiste.

L'assassinat a été revendiqué par un groupe dénommé Ansar al-Tawhid qui a dit avoir voulu répondre aux tentatives de christianisation du Soudan.

Le centre américain SITE spécialisé dans la surveille des sites islamistes n'a pas donné de précisions sur le groupe, mais des variantes de son nom, qui signifie «partisans de l'unicité» (de Dieu), ont été utilisées par des islamistes dans d'autres pays que le Soudan, dont l'Irak.

Les États-Unis entretiennent des relations tendues avec le Soudan, notamment en raison du conflit du Darfour où Washington a accusé Khartoum de commettre un génocide.

Le FBI a aidé à l'enquête sur la mort du diplomate américain.