Trois personnes ont été tuées et neuf ont été blessées dans l'effondrement de leurs maisons lors du passage d'une tornade dans une petite ville du nord de la France, où plusieurs rues ont été totalement dévastées dans la nuit de dimanche à lundi.

Les corps d'un adjoint au maire et de son épouse, ainsi que celui d'une femme âgée, ont été retrouvés dans les décombres à Hautmont, ville de 16 000 habitants.

Neuf personnes ont été blessées, dont deux grièvement dans une ville voisine, selon un bilan provisoire de la préfecture.

Par ailleurs, un homme de 76 ans, dont la maison a également été détruite à Hautmont, s'est suicidé lundi matin avec une arme à feu.

Le président Nicolas Sarkozy a présenté ses condoléances aux familles de victimes et remercié les secours pour leur mobilisation.

Près de 200 sapeurs-pompiers et 50 policiers ont été mobilisés durant toute la nuit après le passage de fortes pluies et de vents très violents dimanche vers 23h00 (17h, heure de Montréal), qui ont occasionné d'importants dégâts sur un axe d'une dizaine de km, entre les villes de Maubeuge et Boussières-sur-Sambre.

«On estime à 700 le nombre de logements touchés à des degrés divers, dont 200 seraient inhabitables» dans les communes concernées, a déclaré l'adjointe au maire de Hautmont, Suzanne Thiéfaine.

Hautmont a été la plus touchée, avec 500 logements endommagés dont au moins 100 sont inhabitables. Des toits ont disparu, des murs de briques se sont écroulés, des câbles électriques et des arbres ont été arrachés, des voitures renversées.

«Il y a eu un grondement sourd, comme un bombardement», a raconté à l'AFP Erick Filleur. «Ma femme regardait la télévision, soudain ma fille a crié: juste après, mon volet a explosé et une partie de notre toiture s'est envolée».

«Tout d'un coup les vitres de mon appartement ont explosé, je me suis allongé, j'ai cru que j'allais mourir», a expliqué Mustapha Rbide, un autre habitant du quartier.

Samia Sayah a eu très peur pour sa fille de 7 mois. «Le lit du bébé s'est envolé avec le vent dans la chambre», a raconté la jeune femme. Sa fille est saine et sauve mais sa voiture a été détruite.

Une fois le calme revenu, les habitants sont sortis de chez eux dans l'obscurité et ont pris des nouvelles de leurs voisins, de leurs proches. Dans les rues dévastées, jonchées de briques, de tuiles et de tôles, une centaine de personnes ont déambulé, l'air sonné.

Les dizaines de sapeurs-pompiers, munis de pelles et de seaux et accompagnés de chiens, ont fouillé les décombres à la recherche d'éventuelles victimes ensevelies.

Un centre d'accueil et d'hébergement d'urgence a été aménagé au sous-sol du centre culturel de la ville. Des bénévoles de la Croix-Rouge ont offert des boissons chaudes, des biscuits et des couvertures à une dizaine de personnes âgées et à quelques familles venues se réfugier.

Andrée Fouquet, 61 ans, a le bras droit dans le plâtre et les deux mains bandées. «J'ai reçu des éclats de verre de la porte-fenêtre, je suis tombée en me protégeant avec mon bras», raconte-t-elle. Après un bref passage à l'hôpital, elle est venue s'abriter dans le centre avec sa mère, une veuve de 82 ans, et sa tante de 81 ans, dont la maison a été entièrement détruite.

«On travaille toute une vie, et puis on n'a plus rien en trente secondes», murmure Andrée Fouquet.