Le principal responsable de la rébellion tchadienne, le général Mahamat Nouri, condamné à mort par contumace vendredi par la Cour criminelle de N'Djamena, estime «que s'il y a quelqu'un à condamner» au Tchad c'est le président Idriss Deby Itno.

«Je pense que s'il y a quelqu'un à condamner pour des crimes qu'il a commis c'est bien Idriss Deby notamment à l'époque d'Hissène Habré (président de 1982 à 1990) et lors de son avènement au pouvoir», quand il a renversé de dernier, a déclaré à l'AFP M. Nouri, joint par téléphone depuis Libreville.

Il a aussi observé qu'après le raid que la rébellion avait mené contre N'Djamena les 2 et 3 février, au cours duquel le régime de M. Deby avait été à deux doigts d'être renversé, il y avait eu de «nombreux morts parmi les populations civiles» et que l'opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh est porté disparu depuis.

M. Nouri a encore souligné qu'une «condamnation» de M. Deby était également justifiée pour «des trafics de drogue et de fausses monnaies».

M. Habré, en exil à Dakar et poursuivi pour crimes contre l'Humanité pendant sa présidence, ainsi que onze chefs rebelles tchadiens ont été condamnés à l'issue d'une audience expresse de la Cour criminelle pour «atteinte à la sécurité de l'État».

Pour le général Nouri, proche de M. Habré et ancien ministre de la Défense de M. Deby, la décision de la Cour est «une vraie parodie de justice».

«Je crois que Deby a lancé cette accusation parce qu'il est acculé par nos forces», a-t-il ajouté.

Depuis, la tentative de coup d'État de février sur N'Djamena, la rébellion s'est manifestée par des raids notamment en avril et en juin.

Lors des incursions de juin dans l'est du pays, de violents combats avaient opposé les forces gouvernementales et celles de la rébellion.