L'ancien chauffeur de Oussama ben Laden Salim Hamdan, déclaré coupable de «soutien matériel au terrorisme» par un jury militaire, a présenté ses «excuses personnelles» jeudi aux «victimes innocentes» si «quelque chose que j'aie fait a pu leur faire du mal».

«C'était quelque chose de triste et de désolant de voir ces gens innocents tués», a déclaré M. Hamdan lors de l'audience destinée à déterminer la peine de l'accusé.

«Je leur présente mes excuses personnelles si quoi que ce soit que j'aie fait a pu leur faire du mal», a-t-il ajouté, s'exprimant en arabe.

Selon une psychiatre citée comme témoin par la défense mercredi, le Yéménite âgé d'une quarantaine d'années a été «anéanti» en voyant les images des attentats du 11 septembre, dans un film diffusé par l'accusation pendant son procès.

Après avoir été blanchi de la charge de «complot», la plus lourde qui pesait sur lui, M. Hamdan a demandé l'indulgence du jury du tribunal militaire américain d'exception qui le juge. L'accusation a demandé jeudi matin une peine qui ne soit «pas inférieure à 30 ans».

Il a évoqué le cas d'un ressortissant australien, David Hicks qui avait plaidé coupable des mêmes charges en mars 2007 et avait obtenu une réduction de sa peine à neuf mois de prison - comprises les années déjà effectuées à Guantanamo - et un retour dans son pays.

«Et ils l'ont condamné à neuf mois et il a fini de purger sa peine dans son pays et il est libre avec sa famille, maintenant, avec ses enfants», a-t-il argumenté avec calme.

«Je présente mes excuses, encore une fois, merci», a-t-il ajouté.

Sous son habituel turban blanc, assis derrière une table au milieu de ses avocats, M. Hamdan a rappelé qu'il avait travaillé pour Oussama ben Laden parce qu'il devait gagner sa vie et faire vivre sa famille mais qu'il avait, avec le temps, commencé à avoir des doutes sur les activités de son employeur.

«C'est vrai qu'il y a des possibilités de travail au Yémen mais pas au niveau dont j'avais besoin, après mon mariage, pas au niveau de mes ambitions», a-t-il encore déclaré.

Il a cependant reconnu s'être senti dans une position inconfortable après l'attentat en 2000 contre le navire américain USS Cole. En pèlerinage à la Mecque, il a assuré avoir envisagé de quitter le service d'Oussama ben Laden pour retourner au Yémen, jusqu'à ce que son beau-frère lui dise que les autorités yéménites regroupaient tous ceux qui rentraient d'Afghanistan.

«J'étais entre deux feux», a-t-il expliqué, «donc j'ai décidé de reprendre mon travail, encore une fois, en Afghanistan».

S'il a affirmé avoir toujours espéré retourner au Yémen, son opinion sur ben Laden a changé quand il a compris que celui-ci était responsable de l'attentat du USS Cole. «Bien sûr, après, ma manière de regarder ben Laden a beaucoup changé», a-t-il certifié.