En dépit d'améliorations, les élections législatives de dimanche dernier au Cambodge n'ont pas rempli certaines normes internationales essentielles, a estimé mardi une mission d'observateurs européens.

Le Parti du peuple cambodgien (PPC) du premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis plus de vingt ans, a obtenu près de 60% des voix, selon des résultats officieux cités par la Commission électorale. Le PPC a affirmé qu'il avait remporté 90 des 123 sièges à pourvoir et qu'il disposerait pour la première fois d'une majorité des deux tiers à l'Assemblée nationale.

Mais le scrutin a été entaché par l'écrasante couverture du PPC par les médias audiovisuels contrôlés par le gouvernement, la suppression incorrecte des listes électorales de 50 000 noms de personnes qui n'ont pu voter, ainsi que par d'autres irrégularités, indique un rapport préliminaire de 130 observateurs de l'Union européenne.

«Alors que la campagne s'est déroulée généralement dans un environnement plus pacifique et plus ouvert, comparée à de précédents scrutins, les élections (de dimanche dernier) n'ont pas rempli un certain nombre de normes internationales essentielles pour des élections démocratiques», a déclaré Martin Callanan (Grande-Bretagne), chef des observateurs de l'UE qui constituaient la plus importante mission.

«Au bout du compte, il appartient au peuple cambodgien d'accepter ou de rejeter les résultats», a-t-il ajouté.

Des milliers d'observateurs, principalement d'ONG, étaient présents au Cambodge pour ces élections. Un de ces groupes, l'Asian network for Free Elections (Anfrel), a également dénoncé de sérieuses irrégularités sur les listes électorales et a appelé à l'ouverture d'une enquête.

«Les élections ont peut-être été libres, mais pas justes du tout», a estimé Somsri Hananuntasuk, chef des observateurs de l'Anfrel.