Quelque 70 femmes voilées de noir de la tête aux pieds se sont rassemblées dans un poste de police de l'est de l'Irak dimanche pour recevoir leur diplôme de «Filles d'Irak». Cette nouvelle force de sécurité est chargée de faire cesser les attentats-suicide commis par des femmes dans la province de Diyala.

Un total de 130 volontaires ont suivi une formation de cinq jours avant de rejoindre les rangs des quelque 80 000 «Fils d'Irak» volontaires pour assurer la sécurité dans le pays aux cotés des troupes américaines. Contrairement à leur collègues, elles ne portent cependant pas d'armes.

Le capitaine américain Charles Knoll, commandant de l'unité responsable de la sécurité dans plusieurs villes de la vallée de la Diyala, a expliqué que le programme avait été conçu en réponse au nombre croissant de femmes kamikazes dans la province. Plus de neuf attentats-suicide ont ainsi été commis par des femmes cette année, et une vingtaine à l'échelle du pays. Or des hommes peuvent difficilement fouiller des femmes.

Les trois quarts de ces «Filles d'Irak» sont des veuves de policiers irakiens tués par Al-Qaeda, selon le lieutenant-colonel Sattar Jabbar, qui dirige le poste de police d'Al-Abara, et espère que ces agentes sauront aussi recueillir de précieux renseignements dans la population.

«Nous voyons des policières en Amérique et nous voulons être comme elles. Nous voulons employer toute notre force à aider notre pays», explique l'une des volontaires, Shahla Hassan Alwan, une veuve de 35 ans, mère de six enfants. Comme beaucoup d'autres, elle espère que son engagement dans la force deviendra un travail durable. D'autres, comme Salimah Hafeth Hassan, 35 ans, faisaient partie de l'armée irakienne de Saddam Hussein. «Si je n'aide pas mon pays, qui le fera?», souligne-t-elle