Le président en exercice de l'Union européenne, le chef de l'État français Nicolas Sarkozy, a décidé, à la «demande» de plusieurs pays de l'UE, de convoquer le 1er septembre à Bruxelles un sommet européen extraordinaire sur la crise entre la Russie et la Géorgie, a annoncé dimanche la présidence française.

«Le président de la République, en sa qualité de président en exercice du Conseil européen, a décidé de donner suite aux demandes de plusieurs Etats membres en convoquant une réunion extraordinaire du Conseil européen qui aura lieu lundi 1er septembre 2008 à Bruxelles», a annoncé la présidence dans un bref communiqué.

«Cette réunion sera consacrée à la crise en Géorgie, notamment aux suites que l'Union européenne a l'intention de lui donner, en ce qui concerne l'aide à la Géorgie et l'avenir de ses relations avec la Russie», conclut le texte.

Cette annonce intervient alors que les Occidentaux accusent Moscou de ne pas tenir ses engagements dans le cadre du plan de paix.

Les responsables français avaient laissé planer auprès de Moscou la menace de réunir un sommet européen extraordinaire en fonction de l'évolution de la situation sur le terrain.

La Pologne réclamait notamment la convocation d'un tel sommet.

M. Sarkozy avait négocié, au nom des Européens, au début du conflit russo-géorgien un accord de cessez-le-feu en six points, prévoyant notamment le retrait des forces russes sur leurs positions d'avant le conflit.

Mais depuis l'annonce de leur retrait vendredi, les forces russes maintiennent des positions avancées en Géorgie, bien au-delà des républiques séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie.

Au cours d'un entretien téléphonique avec son homologue Dmitri Medvedev, M. Sarkozy a notamment demandé samedi un «retrait rapide des militaires russes présents sur l'axe Poti/Senaki», dans l'ouest de la Géorgie.

Mais dimanche, les troupes russes dites de maintien de la paix tenaient toujours au moins six positions dans un rayon de 80 km autour de la ville portuaire de Poti, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'Élysée avait par ailleurs indiqué samedi que les deux chefs d'État s'étaient «accordés sur l'urgence de la mise en place d'un mécanisme international sous l'égide de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) pour remplacer les patrouilles russes dans la zone de sécurité au sud de l'Ossétie».

Le Kremlin avait toutefois affirmé peu après qu'au cours de l'entretien téléphonique de samedi «il n'avait pas été question du remplacement des soldats de maintien de la paix russes par les forces de l'OSCE», laissant entendre que Moscou allait traîner les pieds sur ce dossier.

Dimanche, un conseiller du Kremlin a concédé indirectement que Paris et Moscou avaient des positions différentes sur l'accord de cessez-le-feu en Géorgie.