Israël considère que le gouvernement libanais «a cédé sur toute la ligne aux exigences» du mouvement chiite Hezbollah, a affirmé mercredi un haut responsable israélien après une réunion du cabinet restreint aux affaires de sécurité.

«Le gouvernement libanais a cédé sur toutes les demandes du Hezbollah et lui a permis d'user de la force pour poursuivre la lutte contre Israël», a déclaré aux journalistes ce responsable qui a requis l'anonymat.

Il a fait état de rapports de différents services de renseignements israéliens selon lesquels l'armée libanaise «a cessé totalement ses contrôles concernant le passage d'armes» destinés au Hezbollah à partir de la Syrie.

Par ailleurs, lors de la réunion, des responsables militaires se sont alarmés de la possibilité pour le Hezbollah de s'équiper de missiles sol-air ultra-modernes qui pourraient constituer une menace pour les survols aériens israéliens du Liban, a rapporté la radio publique israélienne.

Le gouvernement libanais d'union nationale a adopté lundi sa déclaration de politique générale, qui affirme l'autorité de l'État sur tous les dossiers, y compris celui des armes du Hezbollah.

La déclaration souligne néanmoins «le droit du Liban et de son peuple, son armée et sa résistance (le Hezbollah, ndlr) à libérer sa terre dans les Fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et Ghajar», localités frontalières du sud du Liban occupées par Israël.

Des ministres de la majorité ont demandé que l'expression «sous l'aile de l'État» soit ajoutée à cette clause, mais cette proposition n'a pas été prise en compte.

La rédaction de la déclaration avait achoppé pendant trois semaines sur la question de l'arsenal du Hezbollah, chef de file de l'opposition et fer de lance de la lutte contre l'occupation israélienne du Liban sud jusqu'au retrait d'Israël en mai 2000.