L'Arabie saoudite pourrait signer avec la Russie d'importants contrats d'armements si Moscou réduit son soutien à Téhéran, a affirmé mardi le quotidien des affaires russe Kommersant, avant d'être démenti par le gouvernement russe.

Le secrétaire général du Conseil de Sécurité national saoudien, le prince Bandar ben Sultan, en visite lundi à Moscou, a «concrétisé des propositions» que Riyad avait faites en février «promettant à la Russie des contrats alléchants si celle-ci réduit sa coopération avec Téhéran», écrit le quotidien citant des sources diplomatiques.

«Les informations de Kommersant affirmant que les relations entre la Russie et l'Arabie saoudite en matière de coopération militaire et technique dépendent du dialogue russo-iranien ne correspondent pas à la vérité», a déclaré le porte-parole du premier ministre russe Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, interrogé par l'AFP.

M. Peskov a toutefois confirmé qu'«un contrat concernant l'intention de l'Arabie saoudite de coopérer avec la Russie dans le domaine militaire et technique a bien été signé à Moscou», tout en refusant de préciser le contenu de ce «dossier sensible».

En février, l'Arabie saoudite s'était montrée intéressée par l'achat «d'une centaine de blindés BMP-3 pour près de 200 millions de dollars, quelque 150 chars T-90C pour 600 millions de dollars et plus de 160 hélicoptères Mi-17, Mi-35 et Mi 26 pour environ 1,6 milliard de dollars», selon Kommersant.

«Ces derniers temps, Riyad s'intéresse surtout à l'achat de chars et d'hélicoptères» russes, poursuit le quotidien.

Le prince Bandar ben Sultan a discuté lundi de coopération militaire avec le président russe Dmitri Medvedev et le premier ministre russe Vladimir Poutine.

Le vice-premier ministre russe Sergueï Ivanov, chargé du complexe militaro-industriel, et le chef de l'agence publique russe d'exportations d'armes Rosoboronexport Anatoli Issaïkine ont assisté à la rencontre avec M. Poutine, précise Kommersant.

Selon une source militaire, citée mardi par l'agence Interfax, «la direction russe et le prince Bandar ben Sultan ont alors évoqué» des accords sur l'achat d'armements russes par Riyad.

M. Poutine, alors président, s'était rendu en février 2007 à Riyad. Des sources diplomatiques avaient alors fait état de discussions sur la vente de quelque 150 chars T-90 russes à l'Arabie, un client traditionnel des pays occidentaux, notamment les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais qui cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement en armes.

L'Occident compte en partie sur la Russie, qui maintient une relation privilégiée avec Téhéran, pour tenter d'infléchir la position de l'Iran, soupçonné de poursuivre un programme nucléaire à des fins militaires.