La police a procédé lundi à plusieurs arrestations de militants français qui protestaient à Paris contre la présence du président syrien Bachar al-Assad dans la tribune d'honneur du défilé militaire du 14 juillet, la fête nationale.

Le secrétaire général de l'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans Frontières, Robert Ménard, a été interpellé sur les Champs-Elysées, peu avant le début du défilé lundi matin, en compagnie d'une dizaine de militants de RSF qui criaient «Liberté en Syrie».

Selon un communiqué de RSF, «les manifestants ont tenté de brandir les photos de journalistes emprisonnés en Syrie, en Tunisie, en Égypte et au Maroc, avant d'être évacués sans ménagement par les forces de l'ordre».

«On n'est pas contre la présence de Bachar al-Assad à Paris, mais contre le fait qu'il soit reçu à la tribune présidentielle» a déclaré à l'AFP Vincent Brossel, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF.

«C'est quand même le 14 juillet, la prise de la Bastille symbole de la lutte contre l'autoritarisme et on retrouve un des pires dictateurs du Moyen Orient à la tribune célébré comme si c'était un démocrate», s'est insurgé M. Brossel avant d'être lui-même interpellé par la police.

Tous les dirigeants ayant participé au lancement dimanche à Paris de l'Union pour la Méditerranée (UPM) ont été invités par M. Sarkozy a assister au défilé du 14 juillet.

Par ailleurs, une quinzaine de militants de l'association de lutte contre le sida Act up ont été arrêtés alors qu'ils voulaient manifester devant l'ambassade de Syrie à Paris «pour dénoncer l'homophobie régnant dans ce pays», a affirmé l'association dans un communiqué.

Act up a expliqué qu'elle avait prévu de se rendre dans les ambassades de «la plupart des États de l'Euroméditerrannée invités au défilé du 14 juillet».

La présence aux cérémonies du 14 juillet de M. Assad, qui dirige un des régimes les plus répressifs du monde arabe, a été vivement critiquée par l'opposition de gauche en France et des organisations des droits de l'Homme.