Trois hommes ont plaidé coupables lors de leur procès devant un tribunal britannique d'avoir fomenté un projet d'attentat en 2006 avec des explosifs liquides dans des avions transatlantiques dont certains à destination du Canada.

Abdulla Ahmed Ali, 27 ans, Assad Sarwar, 28 ans et Tanvir Hussain, 27 ans, ont plaidé coupable de «complot en vue de provoquer une explosion» devant le tribunal de Woolwich, dans le sud-est de Londres, où leur procès s'est ouvert en avril.

Les accusés ont également plaidé coupable pour troubles à l'ordre public en distribuant des vidéos menaçant d'attentats à la bombe au Royaume-Uni.

Deux autres hommes, Ibrahim Savant, 27 ans, et Umar Islam, 30 ans, ont également plaidé coupable, mais pour ce seul chef d'inculpation.

Ces cinq hommes font partie d'un groupe de huit accusés jugés pour avoir projeté en août 2006 de commettre des attentats suicide dans au moins sept avions reliant l'aéroport londonien d'Heathrow, l'un des plus importants au monde, avec le Canada et les États-Unis.

Tous britanniques et originaires d'Asie du Sud, ils ont entre 23 et 29 ans.

Les trois autres accusés sont Mohammed Gulzar, 26 ans, Arafat Waheed Khan, 27 ans, et Waheed Zaman, 24 ans.

Les huit accusés rejettent en revanche tous leur inculpation pour conspiration pour meurtre.

Le jury devrait commencer à délibérer la semaine prochaine.

Selon l'accusation, le groupe voulait provoquer un véritable «carnage» à bord d'au moins sept avions reliant Heathrow avec le Canada (Toronto et Montréal) et les États-Unis (New York, Washington, Chicago, San Francisco).

Dans le but de provoquer des attentats ayant «un réel impact mondial», les hommes comptaient injecter des explosifs liquides au fond de bouteilles en plastique de boissons énergétiques, afin de déjouer les contrôles de sécurité qui à l'époque ne visaient pas spécifiquement les liquides. Des bombes auraient été confectionnées une fois à bord des appareils et déclenchées en vol.

Le groupe «n'était pas loin» de mettre son plan à exécution et avait discuté avec 18 kamikazes potentiels avant de sélectionner sept, ou même plus, vols opérés par les compagnies United Airlines, American Airlines et Air Canada, avait indiqué le procureur Peter Wright au début du procès.

«Si chacun de ces appareils avait explosé les pertes potentielles de vies humaines auraient été considérables», avait-il souligné.

La révélation du complot avait entraîné la mise en oeuvre de mesures strictes de sécurité sur les avions de ligne, qui exigent dorénavant que les passagers n'emportent en cabine que des récipients n'excédant pas 100 ml.

Cette affaire avait fait grand bruit dans un pays déjà placé en alerte terroriste renforcée depuis les attentats à Londres du 7 juillet 2005, qui avaient fait 56 morts dans les transports publics de la capitale britannique, dont les quatre kamikazes.