Le stockage d'explosifs n'était «pas habituel et surtout pas autorisé» sur le site de la sécurité civile où ont été volés 28 kilos de Semtex, près de Lyon, dans le centre-est de la France, a indiqué samedi le préfet de police de Lyon, Xavier de Fürst.

Le parquet de Paris, compétent en matière terroriste, a ouvert une enquête après la disparition de ce puissant explosif, constatée vendredi mais survenue «il y a quelques jours», sur un site annexe du centre de déminage de la sécurité civile du Fort de Corbas, à une dizaine de kilomètres au sud-est de Lyon.

Le stockage d'explosifs sur ce site n'était «pas habituel et surtout pas autorisé», a relevé M. de Fürst sur la radio RTL.

Selon lui, ce Fort était «destiné à recevoir des explosifs fin 2009, après des aménagements de sécurité». «Sur le plan pyrotechnique, le Fort était conforme mais pas en matière de sécurité contre les intrusions».

«Ces explosifs se trouvaient là probablement depuis début 2008: le chef du centre a anticipé le fait qu'il aurait une autorisation fin 2009 mais les mesures de sécurité n'étaient pas encore en place», a-t-il déploré.

Le préfet a précisé que ni le maire de la commune, ni la préfecture, ni les gendarmes «n'étaient au courant» de ce stockage.

La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie avait déploré vendredi des défaillances «avérées» dans la sécurisation de ce site et avait immédiatement suspendu le chef du centre.

Le Semtex est un explosif pratiquement indétectable car inodore, largement utilisé depuis de nombreuses années par les mouvements terroristes. Dix kilos de Semtex peuvent briser un avion en deux.