Un tribunal italien a répondu favorablement mercredi à la demande d'un homme désireux de débrancher le tube permettant d'alimenter sa fille, qui vit dans un état végétatif depuis 16 ans, ont annoncé des avocats. Le Vatican a critiqué cette décision.

Eluana Englaro avait 20 ans quand elle est tombée dans le coma, suite à un accident survenu en 1992. Deux ans plus tard, les médecins ont qualifié sa condition d'irréversible. Elle se trouve actuellement dans un hôpital de Lecco, dans le nord du pays, où elle est nourrie artificiellement.

Depuis plus de dix ans, son père demande l'interruption de l'alimentation, en assurant que c'était la volonté de sa fille.

Mercredi, une cour d'appel de Milan lui a donné son feu vert, en se basant sur le fait que l'état végétatif était irréversible et que son père essayait de se conformer à la volonté d'Eluana, a expliqué l'avocat de la famille, Vittorio Angiolini.

«Elle voulait simplement qu'on la laisse mourir, elle voulait laisser faire la nature», a affirmé le père d'Eluana, Beppino Englaro, sur la télévision en ligne du quotidien italien La Repubblica. «Maintenant, je peux libérer la plus merveilleuse personne que j'ai connue», a-t-il ajouté.

Il a précisé que par coïncidence, peu avant son accident, elle avait rendu visite à un ami qui se trouvait dans le même état. A cette occasion, elle avait fait par de sa volonté de refuser tout traitement si un jour il lui arrivait la même chose.

L'Italie n'autorise pas l'euthanasie, mais les patients ont le droit de refuser un traitement.

Le ministère public peut faire appel à la décision prise mercredi devant la plus haute cour du pays dans les 60 jours, selon M. Angiolini. Il a toutefois jugé improbable un tel appel.

Cette décision a immédiatement été critiquée par le Vatican, qui est opposé à l'euthanasie et affirme que la vie doit être défendue de la conception à la mort naturelle.

Radio Vatican a qualifié le jugement de «grave». Mgr Rino Fisichella, président de l'Académie pontificale pour la vie, a déclaré à l'agence de presse ANSA qu'il était «attristé» par cette décision et qu'elle justifiait l'euthanasie. «Eluana est une fille toujours vivante; le coma est une forme de vie», a affirmé Mgr Fisichella, cité

par ANSA.