Le Vatican a réagi avec amertume à l'adoption par l'Eglise d'Angleterre (anglicane) du principe de l'ordination de femmes évêques, soulignant qu'elle constituera «un nouvel obstacle à la réconciliation» entre les deux Eglises, dans un communiqué publié mardi.

Le conseil pontifical pour l'Unité des chrétiens, l'organe du Vatican en charge de l'oecuménisme, a indiqué avoir «appris avec regret» cette décision, soulignant qu'elle «aura des conséquences pour le dialogue» entre les Anglicans et l'Eglise catholique «qui avait jusque là porté ses fruits».

L'Eglise d'Angleterre, réunie lundi en synode à York (nord) a approuvé par vote après un vif débat entre conservateurs et libéraux le principe de l'ordination de femmes évêques déjà adopté par quinze Eglises de confession anglicane.

L'Eglise catholique n'accepte que des hommes pour ses prêtres et ses évêques, se réclamant de la pratique instaurée par Jésus, qui avait choisi ses douze apôtres parmi des hommes.

Le communiqué du Vatican souligne que l'initiative de l'Eglise d'Angleterre constitue «un accroc à la tradition apostolique maintenue par toutes les Eglises du premier milénaire, et un nouvel obstacle à la réconciliation entre l'Eglise catholique et l'Eglise anglicane».

Une première décision de l'Eglise anglicane d'ouvrir la prêtrise aux femmes avait déjà constitué un motif de friction entre les deux Eglises.

Cette mesure progressivement adoptée à partir de 1984 dans les différentes Eglises se rattachant à l'anglicanisme était entrée en vigueur en 1992 au sein de l'Eglise d'Angleterre.

Elle avait entraîné la défection d'un certain nombre de prêtres anglicans qui avaient rejoint l'Eglise catholique.