Les Nations unies ont élevé le niveau d'alerte parmi leur personnel travaillant au Darfour, une région de l'ouest du Soudan en proie à un conflit depuis plus de cinq ans, a annoncé samedi un porte-parole onusien.

«Le niveau d'alerte a été élevé au degré 4. Cela signifie que le personnel international qui n'est pas directement lié à des activités humanitaires et d'aide d'urgence sera transféré ailleurs», a dit Shereen Zorba.

«Pour le moment, aucune opération d'évacuation n'a été effectuée mais si cela s'avère nécessaire, le personnel non essentiel sera temporairement évacué», a-t-elle dit.

C'est la première fois depuis la naissance de la force de paix au Darfour (Minuad), une mission qui compte quelque 10 000 personnes, il y a plus de six mois, que le niveau d'alerte atteint le degré 4.

Une embuscade tendue mardi à la force conjointe ONU-Union africaine dans le nord du Darfour par des éléments armés non identifiés a fait 7 morts et 22 blessés parmi les soldats de la paix.

Cette attaque est la dernière et la plus meurtrière d'une série d'assauts contre cette force déjà affaiblie par de nombreuses difficultés logistiques et politiques.

Des responsables onusiens ont exprimé leur crainte que l'intention du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, de réclamer lundi un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir pour les crimes commis au Darfour, ne vienne compliquer les efforts de paix au Darfour.

Le processus de paix au Darfour est dans l'impasse depuis l'échec de négociations en Libye en octobre, boycottées par deux principales formations rebelles.