Le premier ministre britannique Gordon Brown en visite samedi en Irak, devrait appeler aux investissements et à la reconstruction notamment à Bassorah, dans le sud du pays, où sont cantonnés les 4000 hommes du contingent britannique.

Arrivé dans la matinée dans la capitale irakienne, M. Brown s'est rendu immédiatement dans la «zone verte», le secteur ultra-protégé de Bagdad, pour rencontrer son homologue irakien Nouri al-Maliki. Il doit aller dans la journée à Bassorah, dans le sud du pays.

Cette visite est la troisième en Irak de M. Brown en Irak depuis sa prise de fonction comme premier ministre en juin 2007.

«Le principal objectif est de parler aux troupes sur le terrain et aux dirigeants irakiens avant une déclaration (sur l'Irak, ndlr) au Parlement la semaine prochaine», a déclaré le porte-parole du premier ministre britannique avant d'arriver à Bagdad.

M. Brown veut connaître les derniers développements sur ce qu'il considère comme les quatre éléments clefs de la présence britannique en Irak: l'entraînement de la 14e division irakienne par les soldats britanniques, la stabilité politique, les investissements économiques à Bassorah et l'aéroport de Bassorah.

Selon un communiqué du bureau de M. Maliki, M. Brown et ses interlocuteurs irakiens devraient évoquer le futur de «la présence britannique à Bassorah», ainsi que les relations bilatérales.

La dernière visite en Irak de M. Brown, le 9 décembre 2007, avait été l'occasion pour lui d'annoncer que la province de Bassorah serait rendue à l'autorité du gouvernement irakien le 16 décembre.

M. Brown devrait également appeler les Irakiens à organiser un scrutin qui permette une plus large représentativité des partis irakiens dans les conseils des provinces. Ce scrutin est prévu en octobre.

Le premier ministre britannique doit évoquer le rôle à l'avenir des troupes déployées à Bassorah et qui effectuent actuellement des missions d'instruction de l'armée irakienne tout en conservant une capacité d'intervention si les Irakiens le demandent.

Londres insiste désormais sur la nécessité d'encourager la relance économique du pays pour garantir la relative stabilité qui s'est instaurée depuis plusieurs mois.

Le général Barney White-Spunner, qui commande les troupes britanniques en Irak, a estimé lundi que Bassorah avait un besoin urgent d'investissements pour développer son important potentiel économique.

«Bassorah a du pétrole, du gaz, un port, un aéroport, une population, et maintenant il y a la sécurité», avait-il commenté. «Nous avons besoin de développement économique».

Depuis 2003, la Grande Bretagne a consacré 940 millions d'euros à la reconstruction de l'Irak. Elle y possède le deuxième plus important contingent après les États-Unis.

Londres souhaite ramener à 2500 le nombre de ses soldats mais les conditions sur le terrain ne l'ont pas encore permis.

Le chef des armées britanniques, Jock Stirrup, a déclaré mardi qu'il espérait une diminution des troupes au 1er semestre 2009.

Le général White-Spunner avait estimé lundi que les milices chiites pourraient revenir à Bassorah malgré la grande offensive militaire en mars qui s'était soldée par des centaines de morts.

En décembre, le commandement britannique avait passé le relais à l'armée irakienne pour le contrôle de la province de la Bassorah. Trois mois plus tard, la situation s'était considérablement détériorée avec une recrudescence d'assassinats, d'enlèvements et d'attentats, poussant l'armée irakienne à intervenir avec le soutien des Américains et des Britanniques.

176 soldats britanniques sont morts en Irak depuis 2003, dont 2 en 2008.