Le vice-président colombien Francisco Santos a affirmé vendredi que le chef de l'État Alvaro Uribe était prêt à engager un dialogue «sérieux, approfondi et qui aboutisse rapidement à des solutions concrètes» avec la guérilla des Farc.

Dans une interview à la station de radio La FM, M. Santos a souligné la volonté du gouvernement de négocier avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) qui doivent, elles, comprendre que «la personne avec laquelle elles peuvent faire la paix le plus rapidement est le président Uribe».

Toutefois, les conditions pour organiser un tel dialogue de paix seront différentes du cadre dans lequel des négociations gouvernement-guérilla se sont déroulées sous la présidence d'Andres Pastrana (1998-2002), le prédécesseur de M. Uribe, a averti le vice-président.

M. Pastrana avait accédé à la demande des Farc que les pourparlers se déroulent dans une zone démilitarisée de quelque 40 000 km2, créée dans le sud-est de la Colombie. Ce dialogue n'a pas abouti et la zone a été abolie.

M. Uribe refuse catégoriquement la nouvelle création d'une telle zone.

La déclaration du vice-président intervient à un moment où les autorités colombiennes jugent les Farc particulièrement fragilisées par la perte de plusieurs de leurs hauts dirigeants, des désertions croissantes dans leurs rangs et la libération, le 2 juillet, par l'armée colombienne de 15 otages de la guérilla, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et trois Américains.

Mercredi, le ministre colombien de la Défense, Juan Manuel Santos, avait estimé que les Farc seraient bien avisées de saisir aujourd'hui l'occasion de négocier avec le gouvernement, car dans un ou deux ans elles n'auraient peut-être plus personne avec qui négocier.