Vélib' fête cet été son premier anniversaire. Un an après son lancement le 15 juillet 2007 et une montée en puissance progressive, le tout jeune dispositif de location de vélos dans les rues de Paris compte de plus en plus d'adeptes.

Le système, qui offrira avant la fin de l'année un réseau de 1451 stations et 20 600 vélos en libre service, peut désormais se targuer de 200 000 abonnements longue durée, de 70 000 locations quotidiennes en moyenne avec des pointes à plus de 110 000 utilisations aux beaux jours et d'un total de 27,5 millions de locations depuis ses débuts.

Il pourrait en compter bien plus à l'avenir. Car à quatre jours de son premier anniversaire, le Conseil d'État a jugé vendredi que la Ville de Paris pouvait étendre le réseau Vélib' au-delà des limites de la capitale par simple voie d'avenant au marché conclu avec la société Somupi, filiale de JC Decaux.

Rejetant une demande de la société Clear Channel France contestant cette possibilité, le Conseil a notamment relevé que cette extension était d'une «portée limitée», une trentaine de communes limitrophes ou très voisines de Paris à l'intérieur d'une couronne de 1500 mètres de largeur étant concernées, selon un communiqué.

Se réjouissant de cette décision qui coïncide avec le premier anniversaire de Vélib', le maire de Paris, Bertrand Delanoë, annonce dans un communiqué que «dès les prochains jours, la Ville engagera avec les communes concernées le travail nécessaire à la réalisation de cette extension qui portera sur l'implantation de 300 stations dont le déploiement sera achevé avant la fin de l'année».

Pour l'heure, les balades Vélib' à deux roues strictement parisiennes ont le vent en poupe. «Aujourd'hui, c'est un bon bilan», le Vélib a rencontré une «adhésion rapide» et «il est toujours fort», a observé vendredi Annick Lepetit, adjointe au maire de Paris chargée des déplacements, des transports et de l'espace public.

Le système de location de vélos, en «phase de rodage», est d'ailleurs «victime de son succès». Certains se sont approprié un Vélib', n'hésitant pas à le garer sur leur balcon ou à l'accrocher à la grille d'un square, une attitude à l'encontre de «l'esprit civique» du dispositif pour Mme Lepetit, qui lance un appel à la «solidarité». D'après elle, le vandalisme pur demeure «très minoritaire»: JC Decaux, titulaire du marché, fait état de 3000 Vélib' dégradés ou volés depuis les débuts.

Autres points à parfaire: l'utilisation même des vélos qui, parfois «maltraités», demandent des «réparations énormes», et la régulation des Vélib» entre les stations dans la capitale. Si celles qui n'en disposent plus sont «réalimentées», un outil incitatif a récemment été mis en place: un crédit temps de 15 minutes indivisibles est offert aux utilisateurs qui, ayant emprunté un Vélib» dans une station non signalée Bonus, le déposent dans une station «Bonus V'+» à plus de 60m d'altitude.

Reste aussi à densifier le maillage des stations. Pour ce faire, il faut vaincre les «réticences» de certaines mairies, dont celle du VIe arrondissement, «même si ce n'est plus la guerre des tranchées», précise Annick Lepetit, en remarquant que «tout le monde joue le jeu». Des lieux mériteraient d'être dotés de stations comme les gares, les facultés et les hôpitaux.

Côté sécurité, Mme Lepetit souhaite la plus extrême vigilance, épinglant ceux qui montrent systématiquement du doigt les amateurs de vélos, dont le nombre a augmenté de 94 pour cent à Paris selon elle entre 2001 et 2007. D'après des chiffres de la préfecture de police diffusés fin juin, trois usagers de Vélib» ont été tués depuis le lancement du dispositif.

Si aucun chiffre n'est avancé sur l'impact environnemental de Vélib', le système s'inscrit cependant dans une politique dont l'objectif est de faire baisser la pollution. La Ville de Paris réfléchit à d'autres mesures comme Autolib', système de location de voitures propres.