Un haut responsable irakien a assuré sur CNN dimanche que Bagdad espérait toujours conclure un accord avec Washington d'ici fin juillet sur la présence des soldats américains en Irak, et qu'ils négociaient «un horizon temporel» de retrait des troupes, non une date précise.

Mouaffak al-Roubaïe, conseiller pour la sécurité nationale du gouvernement irakien, démentait ainsi des informations du Washington Post selon lesquelles Bagdad et Washington auraient renoncé à trouver un accord d'ici fin juillet sur le maintien prolongé des troupes américaines en Irak et négocieraient à la place un accord «intérimaire».

«Nous faisons tout notre possible pour respecter cette échéance (de fin juillet, ndlr) et je crois qu'il y a encore de l'espoir», a-t-il déclaré sur la chaîne américaine.

«Nous faisons de bons progrès», a-t-il ajouté, même s'il existe «des questions difficiles» comme «la question de la souveraineté» irakienne, mise en avant par le Premier ministre Nouri al-Maliki pour justifier sa demande d'un calendrier de retrait des troupes étrangères.

La Maison Blanche, plus prudente, n'a ni confirmé ni infirmé les informations du Post. «Nous continuons à travailler avec les Irakiens pour établir un accord qui renforce nos relations bilatérales et fournisse autorité à nos troupes pour mener des opérations en Irak après l'expiration du mandat de l'ONU (fin décembre, ndlr)», a déclaré à l'AFP un de ses porte-parole, Blair Jones.

Interrogé sur l'exigence irakienne d'obtenir un calendrier de retrait, M. al-Roubaïe a semblé vouloir assouplir la position de Bagdad en affirmant que les négociateurs travaillaient sur la notion «d'horizon temporel» et non pas sur une «date précise».

«Nous développons avec le gouvernement américain un horizon temporel. Nous ne parlons pas d'une date précise au jour ou au mois près», a-t-il indiqué, après avoir pourtant déclaré le 8 juillet: «nous n'accepterons aucun mémorandum d'accord s'il ne précise pas de date spécifique pour un retrait complet des troupes étrangères d'Irak».

Selon le Post, le document en discussion avec Bagdad inclurait des objectifs précis de retrait des troupes américaines de Bagdad et d'autres villes, ainsi que de lieux comme l'ancien palais de Saddam Hussein, qui abrite l'ambassade américaine.

Le conseiller du gouvernement irakien a concédé dimanche que le retrait des troupes américaines «dépend(rait) de la situation en Irak, des conditions ici (...) du degré de préparation et d'équipement des forces irakiennes de sécurité», tout en soulignant que ces dernières «mènent désormais plus de 75% des opérations de sécurité dans le pays».

Le Pentagone ne cesse de dire qu'une réduction du contingent dépendra des conditions sur le terrain, et M. Bush a toujours refusé de fixer une date de retrait, malgré les tentatives de ses adversaires pour lui en imposer une.

Mais la Maison Blanche s'est dite ouverte à ce que la notion de durée apparaisse dans un accord, à défaut d'échéances fixes.

Avant la question du maintien de la présence américaine à long terme, l'administration Bush envisagerait un retrait supplémentaire de une à trois brigades américaines sur quinze en Irak à compter de septembre, selon le New York Times dimanche.

Le nombre de soldats américains déployés baisserait ainsi jusqu'à 120.000 ou 130.000 hommes, contre quelque 145.000 aujourd'hui.

Les États-Unis ont déjà réduit leur contingent au cours des derniers mois, en rapatriant 5 brigades de combat envoyées en renfort début 2007 pour enrayer un pic de violences.

Le Pentagone a seulement rappelé dimanche qu'il espérait pouvoir réduire de nouveau le contingent d'ici fin 2008, mais qu'aucune décision n'avait encore été prise.