Un chef d'entreprise, enlevé et séquestré depuis une semaine dans des circonstances dignes d'un roman policier près de Paris, a été libéré par la police au moment du versement d'une rançon demandée de 350.000 euros, ont indiqué samedi les autorités judiciaires.

Trois hommes âgés de 29, 31 et 38 ans ont été placés en garde à vue pour des faits d'«enlèvement et de séquestration» avec deux circonstances aggravantes: «l'enlèvement d'un otage en vue de l'obtention d'une rançon» et action en «bande organisée», a précisé le procureur de la République de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry.

Le chef d'entreprise avait été enlevée le 4 juillet à Garges-lès-Gonesse, au nord de Paris, par trois individus qui se trouvaient dans une voiture munie d'un gyrophare, avant de le séquestrer à son domicile. La voiture avait ensuite été retrouvée dans un autre endroit et son portable dans une poubelle.

Les ravisseurs ont pris contact le lendemain de l'enlèvement avec Azar Setti, le frère de la victime, qui a alerté la police.

Ils ont finalement été arrêtés au moment du versement d'une rançon, dans des circonstances non précisées. Le montant exigé était de 350.000 euros, a précisé Mme de Givry, lors d'une conférence de presse.

Le chef d'entreprise avait été «passé à tabac le premier jour» car ses ravisseurs «ont voulu lui faire croire que son frère ne voulait pas payer la rançon», a expliqué Jean Espitalier, le directeur de la police chargée du dossier.

«Nous ne savons s'il s'agit de leur coup d'essai mais nous restons très vigilants. Nous avons l'impression d'assister à la naissance d'une nouvelle génération de criminels pour lesquels l'enlèvement est un métier. Nous n'avions pas vu ce type d'affaire depuis longtemps», a précisé Mr Espitalier.

Selon lui, la police «n'a jamais pensé payer une rançon, ce qui aurait pu être fatale à la victime», hospitalisée dans un état de très grande fatigue.