Le juge espagnol Baltasar Garzon a décidé dimanche la remise en liberté sous caution de Maria Remedios Garcia Albert, considérée comme la «représentante en Espagne» de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), a-t-on appris de sources judiciaires.

Mme Garcia Albert, qui est poursuivie pour le délit de «collaboration ou appartenance à une organisation terroriste», dispose de sept jours pour payer sa caution sous peine d'être placée en détention provisoire.

La caution a été fixée à 12 000 euros.

Le juge Garzon, qui a entendu Mme Garcia Albert, affirme que les «relations étroites de la détenue avec les FARC et ses responsables ont été établies» en ce qu'elle servait de courrier pour l'organisation.

«Cette collaboration (avec les FARC) fait de Maria Remedios Garcia Albert la représentante des FARC en Espagne», selon le bureau du juge Garzon.

Le magistrat de l'Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, considère que Mme Garcia Albert avait une «relation continue, au travers de courriers électroniques, avec les FARC et notamment avec l'un de ses dirigeants Luis Edgar Devia Silva, alias Raul Reyes».

Reyes, ex-munéro deux de la guérilla colombienne, avait été tué le 1er mars dans une incursion de l'armée colombienne contre un camp des FARC en Equateur.

Les documents saisis lors de cette opération et notamment des fichiers de l'ordinateur de Reyes, ont permis l'arrestation de Garcia Albert samedi à San Lorenzo del Escorial, au nord-ouest de Madrid.

M. Garzon pense également qu'elle avait reçu en 2006 «6000 dollars des mains de Reyes pour les faire parvenir à Lucas Gualdron, représentant des FARC en Europe».

Les FARC, plus ancienne guérilla d'Amérique latine, détiennent encore 26 otages dits «politiques» qu'elles entendent échanger contre des guérilleros emprisonnés, et détiendraient encore quelque 700 autres otages.