Le plus gros sous-traitant de l'armée américaine en Irak, le groupe KBR, s'est retrouvé vendredi au coeur d'un nouveau scandale, familles de soldats et parlementaires l'accusant d'avoir provoqué par négligence la mort par électrocution de 13 Américains en Irak.

«Alors que je m'étais toujours préparée à entendre que mon fils était mort au combat ou à cause d'une bombe, j'ai été abasourdie d'apprendre qu'il avait été électrocuté en prenant une douche dans ses quartiers», a témoigné lors d'une audition parlementaire Cheryl Harris, mère du sergent Ryan Maseth, mort en janvier.

KBR, ex-filiale du groupe Halliburton un temps présidé par le vice-président américain Dick Cheney, est le principal fournisseur des États-Unis en Irak chargé de nourrir, blanchir, loger et fournir du carburant aux troupes américaines.

Selon les témoignages lors de cette audition, KBR avait été informé de problèmes électriques dans ces installations avant la mort du sergent Maseth.

Une ancienne électricienne de KBR, Debbie Crawford, a dénoncé l'incompétence des employés sur place, et un manque de directives ou de responsabilités.

«On nous répétait: 'vous êtes dans une zone de conflit, à quoi vous attendez-vous?'», a-t-elle déclaré, en accusant KBR de négligence.

«KBR prétendait que ses contrats ne prévoyaient pas la réparation de dangers potentiels, seulement d'équipements cassés», a-t-elle décrit.

Cette affaire est la dernière en date d'une longue série touchant des sous-traitants privés du Pentagone en Irak, régulièrement accusés de fraude.

Selon un récent article du New York Times, un responsable du Pentagone en charge d'un méga-contrat avec KBR a été assigné à d'autres fonctions en 2004 après avoir refusé de payer un milliard de dollars au groupe en l'absence de justificatifs de coûts crédibles.

Ce nouveau scandale avait poussé la sénatrice Hillary Clinton à exiger l'ouverture d'une enquête parlementaire sur les contrats publics alloués à KBR.