Le gouvernement américain a affirmé jeudi avoir participé à la planification de l'opération de libération des 15 otages détenus par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) mercredi, une version des faits contredite par le ministre colombien de la Défense pour qui l'opération a été «réalisée à 100% en Colombie».

Selon la porte-parole de la présidence Dana Perino, Washington était en contact avec Bogota depuis l'enlèvement de trois de ses citoyens en 2003, «afin d'essayer de les libérer, mais il fallait qu'on garantisse la sécurité des personnes et qu'il y ait un service de renseignement opérationnel pour les retrouver et les secourir».

«Par conséquent, l'opération de sauvetage était en préparation depuis longtemps», a-t-elle affirmé lors d'une interview. «Cela faisait longtemps que nous travaillions avec eux».

Le ministre colombien de la Défense Juan Manuel Santos a en revanche réfuté l'existence d'une aide extérieure des Etats-Unis et de tout autre pays. «C'était une opération 100% colombienne», a-t-il assuré dans l'émission NewsHour, retransmise sur près de 300 chaînes publiques aux États-Unis.

Il a expliqué que la Colombie avait beaucoup travaillé par le passé avec les États-Unis, mais pas dans ce cas précis, et que le président Alvaro Uribe n'avait prévenu l'ambassadeur américain et d'autres autorités américaines à Bogota de l'imminence de l'opération que parce qu'il en avait fait la promesse à son homologue George W. Bush.

«Le président Uribe avait promis au président Bush que si nous quelque chose concernant les otages américains, il en serait informé», a déclaré Juan Manuel Santos. «Ils ont étudié le plan et nous ont dit: nous pensons aussi que ça en vaut la peine, que c'est un plan très très bon, donc allez-y».

Selon des sources militaires, les États-Unis ont réalisé quelque 3 600 vols d'espionnage, de surveillance et de reconnaissance au cours des cinq années de détentions des trois otages américains.