Le président français Nicolas Sarkozy et le candidat démocrate à la Maison-Blanche Barack Obama ont affiché vendredi leur entente à l'issue d'une rencontre à Paris, insistant sur l'importance des relations transatlantiques face aux grands défis internationaux.

Au lendemain d'un discours à Berlin devant une foule de 200 000 personnes, M. Obama a effectué une escale de quelques heures à Paris, avant de se rendre dans la soirée à Londres.

À l'issue d'un entretien de plus d'une heure au palais de l'Élysée, M. Sarkozy a fait état d'une «grande convergence de vues» avec Barack Obama, alors que ce dernier assurait en retour que «l'Américain moyen aime énormément les Français».

Lors d'une conférence de presse commune, M. Obama a aussi exprimé sa «reconnaissance pour la présence de troupes françaises en Afghanistan» et remercié M. Sarkozy pour sa «volonté d'en envoyer d'autres».

«Cela fait trop longtemps maintenant qu'il y a une caricature des deux côtés de l'Atlantique», a-t-il déploré, avant de se féliciter que M. Sarkozy ait fait «exploser ces stéréotypes, ces caricatures». Interrogé sur la brièveté de son séjour en France, il l'a imputée à des impératifs de calendrier.

Face à l'enthousiasme manifesté par M. Sarkozy, il a tenu à rappeler qu'il ne s'exprimait pas en tant que président américain mais comme candidat.

Les relations franco-américaines, très tendues au moment de la guerre en Irak en 2003, se sont largement améliorées depuis l'élection en 2007 de Nicolas Sarkozy, «ami» proclamé des États-Unis.

De nombreux badauds, tenus à l'écart par les forces de sécurité, étaient massés à proximité de l'Élysée pour tenter de l'apercevoir lors de son arrivée au palais présidentiel.

Après l'entretien, M. Sarkozy a affirmé ressentir «une grande impatience que la démocratie américaine choisisse son prochain président et que l'on prenne beaucoup d'initiatives en commun entre l'Europe et les États-Unis».

Il a cité le changement climatique, la réforme des institutions mondiales, la paix dans le monde et le capitalisme financier.

«Nous sommes des amis, des amis indépendants, mais des amis», a-t-il dit.

Selon M. Obama, «l'électeur américain comprend parfaitement que les questions de changement climatiques, les questions énergétiques, de terrorisme ne peuvent pas être résolues par un seul pays».

Le sénateur démocrate a aussi appelé l'Iran à ne pas attendre le prochain président américain pour accepter les propositions des Occidentaux sur le dossier nucléaire, «car la pression ne fera qu'augmenter».

Le président français a lui particulièrement insisté sur la situation en Afghanistan. «Nous n'avons pas le droit de laisser revenir les talibans», a-t-il dit, en affirmant vouloir empêcher «un retour au Moyen Âge».

Malgré ces déclarations, la discrétion de l'étape parisienne contrastait néanmoins avec le séjour berlinois, où M. Obama s'est adressé à une foule immense.

Selon l'historien François Durpaire, Barack Obama «ne peut pas rendre à la France aujourd'hui l'amour qu'elle lui porte» parce que «cela serait encore mal perçu dans le Middle West» américain.

Durant sa tournée, le sénateur démocrate s'est rendu en Afghanistan, au Koweït, en Irak, en Jordanie et en Israël avant de commencer à Berlin la partie européenne de sa visite.

Il est reparti vendredi dès le début de la soirée pour Londres, où il devait rencontrer le premier ministre Gordon Brown et son prédécesseur Tony Blair, dernière étape d'une tournée internationale jusque-là considérée comme un sans-faute par les commentateurs.