L'ex-candidate socialiste française à la présidentielle Ségolène Royal a créé une nouvelle polémique en soupçonnant «un rapport» entre le cambriolage de son domicile et ses attaques contre Nicolas Sarkozy, la droite l'accusant mercredi de «perdre le contrôle d'elle-même».

Mme Royal avait déjà suscité un tollé la semaine dernière dans la classe politique, y compris dans les rangs socialistes, en déclarant que le président Sarkozy n'était «pour rien» dans la libération de l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt.

Mardi soir à la télévision, la candidate déclarée au poste de premier secrétaire du Parti socialiste s'est de nouveau livrée à une violente charge contre le président français, parlant de «mainmise du clan Sarkozy sur la France».

Surtout, elle a «fait un rapport» entre ce qu'elle a appelé «la mise à sac» de son appartement de Boulogne, près de Paris, le 27 juin, et ses attaques contre le chef de l'État. «C'est une drôle de coïncidence», a-t-elle déclaré.

L'appartement de Mme Royal avait déjà été cambriolé en août 2006.

Le premier ministre François Fillon a affirmé en réponse que «Mme Royal perd le contrôle d'elle-même».

«Elle a fait une grosse bourde il y a quelques jours en rompant seule ce qui était l'unanimité nationale autour de la libération d'Ingrid Betancourt (...), donc elle allume un deuxième incendie», a-t-il ajouté.

Il a assuré que «la police est au travail» et que «la lumière sera faite» sur le cambriolage de l'appartement de Mme Royal.

Porte-parole du parti de droite au pouvoir UMP, Chantal Brunel s'est dite «révoltée par les propos honteux de Mme Royal».

Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a trouvé le comportement de la socialiste «accablant».

Les proches de Mme Royal ont pris sa défense, mais d'autres socialistes se sont montrés plus prudents.

Son conseiller François Rebsamen, numéro 2 du PS, a dénoncé «les insultes du premier ministre et du porte-parole de l'UMP».

Le chef de file des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a estimé que Ségolène Royal «ne parle sans doute pas en l'air».

«Soit ce qu'elle dit est tout à fait exact, dans ce cas-là, évidemment c'est scandaleux, soit ce n'est pas exact et il ne faut pas le dire», a déclaré l'ex-premier ministre Laurent Fabius.