Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Noppadon Pattama, a été contraint de démissionner jeudi après la signature jugée inconstitutionnelle d'un accord frontalier avec le Cambodge sur le temple de Preah Vihear, accentuant la pression sur le gouvernement.

M. Noppadon est le deuxième ministre à quitter le gouvernement en 48 heures, après le départ du ministre de la Santé, Chiya Sasomsub, coupable d'avoir dissimulé les avoirs de son épouse.

L'ancien président du Parlement, Yongyut Tiyapairat, numéro deux du Parti du pouvoir du Peuple (PPP) du premier ministre Samak Sundaravej, avait quant à lui été reconnu coupable mardi de fraude électorale par la Cour suprême et interdit de tout mandat politique pendant cinq ans.

Jeudi la cour constitutionnelle a jugé que le ministre des Affaires étrangères et le gouvernement avaient violé la Constitution en signant un accord frontalier avec le Cambodge lié à l'inscription du temple de Preah Vihear au patrimoine mondial de l'Unesco, sans en demander l'autorisation au Parlement.

L'Unesco a ajouté lundi l'ancien temple hindou de Preah Vihear au Cambodge, situé à 400 kilomètres au nord de la capitale Phnom Penh, à la frontière de la Thaïlande, à sa prestigieuse liste du Patrimoine mondial.

«Afin que le gouvernement puisse continuer à travailler pour résoudre les problèmes que rencontre le pays, je démissionne», a expliqué Noppadon Pattama, assurant qu'il souhaitait assister à «la réconciliation nationale».

Le premier ministre Samak a refusé d'apporter tout commentaire, mais selon des analystes, ces différents revers judiciaires devraient le contraindre à un remaniement ministériel, alors même qu'il a fait face récemment à des manifestations d'opposants réclamant sa démission.