Le président syrien Bachar al-Assad a déclaré dimanche soir que «tout pays qui souhaite régler les problèmes du Proche-Orient doit parler avec la Syrie», dans une interview sur la chaîne publique française France 2 après le sommet sur l'Union pour la Méditerranée à Paris.

«La Syrie est partie intégrante de la solution des questions du Proche-Orient. Tout pays qui souhaite régler les problèmes du Proche-Orient doit parler avec la Syrie», a déclaré M. Assad, selon la traduction en français de la chaîne.

M. Assad a par ailleurs assuré qu'il plaçait notamment ses «espoirs» dans la prochaine administration américaine pour faire avancer concrètement le processus de paix, accusant «l'administration actuelle de ne pas avoir de vision pour la paix».

Le président syrien était interviewé juste après le sommet de lancement de l'UPM, organisé à Paris en présence des dirigeants de 43 pays, dont le Premier ministre israélien Ehud Olmert.

MM. Assad et Olmert, dont les pays sont formellement en état de guerre depuis 1948, étaient assis autour de la même table lors du sommet, mais ne se sont pas serré la main.

«On ne cherche pas des symboles», a déclaré M. Assad. «Une fois l'accord de paix signé, les symboles deviennent de grande importance», a-t-il dit.

Après une interruption de huit ans, Israël et la Syrie sont engagés depuis le mois de mai dans un processus de pourparlers indirects sous l'égide de la Turquie.

«L'étape prochaine devrait être établir des relations normalisées», a poursuivi M. Assad, tout en indiquant qu'il avait invité M. Sarkozy «à jouer un rôle de parrain dans l'étape de négociations directes avec Israël» au côté des Etats-Unis, dont le parrainage est «indispensable».

Évoquant l'enquête de l'ONU sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en février 2005, il s'est dit «convaincu» qu'aucun Syrien n'était impliqué dans ce crime.

«Nous allons soutenir le tribunal international» de l'ONU, a-t-il affirmé.

À propos du soldat franco-israélien Gilad Shalit, enlevé en juin 2006 par des groupes palestiniens à Gaza, il a renvoyé la balle dans le camp de l'Egypte, actuellement engagée dans une médiation entre le mouvement islamiste Hamas, qui détient M. Shalit, et les Israéliens.

«Cette question est désormais du ressort de l'Egypte», a-t-il dit. Interrogé sur les réformes démocratiques en Syrie, il a insisté sur la situation politique et sociale difficile de son pays, évoquant notamment la montée de l'extrémisme.

Il s'est enfin dit «fier» d'être présent lundi à la tribune officielle avec les autres invités de la France pour le défilé du 14 juillet.

La présence de M. Assad sur les Champs Elysées a suscité de vives critiques de la part de l'opposition, d'associations de défense des droits de l'homme et de militaires.