Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé à l'unanimité mardi une résolution de la France prolongeant de six mois le mandat des Casques bleus en Côte d'Ivoire et des soldats de la force française Licorne, afin de sécuriser le processus des élections.

La résolution 1826, également cosignée par le Burkina-Faso et l'Afrique du Sud, étend jusqu'au 31 janvier 2009 le mandat des quelque 8000 Casques bleus de l'ONUCI, l'Opération de paix des Nations unies en Côte d'Ivoire, ainsi que celui des 1800 soldats de la force française Licorne, qui soutient l'ONUCI.

Leur mandat expire mercredi.

Leur mission sera de «soutenir l'organisation d'élections libres, ouvertes, justes et transparentes», un scrutin qui après avoir été repoussé à plusieurs reprises est prévu pour le 30 novembre.

La résolution souligne que l'envoyé spécial de l'ONU en Côte d'Ivoire, le Sud-Coréen Choi Young-Jin, «certifiera que toutes les étapes du processus électoral fournissent toutes les garanties nécessaires pour la tenue d'élections présidentielle et législatives ouvertes, libres, justes et transparentes, conformément aux normes internationales».

Le chargé d'affaires de la France à l'ONU Jean-Pierre Lacroix a immédiatement salué l'adoption du texte à l'unanimité des 15 membres du Conseil.

«Nous avons un signal fort du Conseil, qui est à la fois un signal de soutien au processus ivoirien, au calendrier du processus ivoirien et en même temps un signal de vigilance du Conseil, puisqu'il faudra que le processus électoral soit certifié à chaque étape», a-t-il déclaré.

L'ambassadeur du Burkina Faso, Michel Kafando, dont le pays a joué un rôle clé de médiateur dans le processus de paix en Côte d'Ivoire, a également salué le vote. «C'est un signe de confiance de la part du Conseil et de la communauté internationale qui va donner un coup de fouet pour arriver à l'élection présidentielle du 30 novembre», a-t-il dit.

De son côté, l'ambassadeur de la Côte d'Ivoire Alcide Djedje s'est félicité des progrès accomplis dans son pays. Avec les élections du 30 novembre, «nous allons sortir de l'agenda du Conseil de sécurité pour recouvrer notre pleine souveraineté», a-t-il dit. Il s'est réjoui que la résolution appelle aux dons, soulignant que le principal défi pour organiser les élections était le manque de fonds.

La résolution rappelle que «la publication des listes d'électeurs est une étape cruciale pour le processus électoral» et demande à toutes les parties d'«accomplir de nouveaux progrès concrets, en particulier pour éliminer les obstacles logistiques qui persistent».

L'identification des électeurs concerne près de 12 millions d'Ivoiriens sur une population de 18 millions d'habitants, selon l'organisme chargé d'établir les cartes d'électeurs.

L'élection présidentielle en Côte d'Ivoire doit mettre fin à la crise politico-militaire née en septembre 2002, quand une rébellion a pris les armes dans le nord du pays pour renverser le président ivoirien Laurent Gbagbo.

Lors de cette tentative de coup d'Etat, la Côte d'Ivoire a été coupée en deux entre un Nord rebelle et un Sud loyaliste.

Mais après un accord de paix signé en mars 2007, un nouveau gouvernement a été installé, au sein duquel M. Gbagbo partage le pouvoir avec l'ancien chef de la rébellion Guillaume Soro en tant que premier ministre.

Le scrutin présidentiel a été sans cesse repoussé depuis octobre 2005, date de la fin du mandat du président Gbagbo, élu en 2000 à l'issue d'une élection émaillée de violences et fortement contestée.

En novembre 2004, lors de manifestations antifrançaises, la force Licorne avait assuré l'évacuation de 8000 ressortissants étrangers, en majorité des Français. Depuis 2004, elle joue aussi le rôle de force de réaction rapide auprès de l'ONUCI.