Les États-Unis ont averti jeudi la junte militaire birmane de la nécessité pour le pays de coopérer avec le médiateur de l'ONU Ibrahim Gambari, sous peine dans le cas contraire, de faire face à des pressions accrues du Conseil de sécurité.

L'ambassadeur américain à l'ONU, Zalmay Khalilzad, a indiqué à la presse à l'issue de consultations à huis clos avec M. Gambari que le Conseil comptait obtenir des «résultats concrets» lors de la visite en Birmanie le mois prochain du médiateur de l'ONU.

«Mon message au régime est de profiter de la visite de M. Gambari», a déclaré l'ambassadeur américain. En «l'absence de progrès politique, nous voyons le potentiel pour une instabilité politique accrue et le Conseil ne peut pas rester indifférent à cela», a-t-il dit.

Il a affirmé que la junte militaire devait «tourner une nouvelle page» et accepter une feuille de route pour l'organisation d'élections en 2010 et la libération des prisonniers politiques, y compris de la figure de l'opposition Aung San Suu Kyi.

«S'il n'y a pas de progrès sur ces questions (...) nous envisagerions de nouvelles mesures, augmentant la pression sur le régime», a ajouté M. Khalilzad.

Ibrahim Gambari se rendra en Birmanie mi-août à l'invitation de la junte militaire, pour reprendre ses discussions sur le processus politique. Cette visite, initialement prévue pour le mois de mai, avait été reportée en raison du cyclone Nargis, qui a fait au moins 133.000 morts ou disparus début mai.

La dernière visite en Birmanie de M. Gambari, chargé par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, d'une mission de bons offices pour tenter de renouer un dialogue entre la junte et l'opposition, remonte à début mars. Il avait alors pu rencontrer Aung San Suu Kyi mais n'avait pas été reçu par le chef de la junte, le généralissime Than Shwe et n'avait pas obtenu de concessions tangibles de la part du régime.