Cinq personnes ont été blessées lors des violents affrontements entre factions rivales survenus mardi soir à Tripoli, la grande ville du nord du Liban où les tirs ont repris à l'aube mercredi, ont déclaré à l'AFP un responsable de la sécurité et des témoins.

Selon ces témoins, les affrontements se sont poursuivis mercredi à l'aube alors que des tirs de roquette et de mitrailleuse ont été entendus vers 04H30. Ils ont précisé que d'autres personnes avaient probablement été blessées au cours de la nuit mais ne pouvaient être transportées vers les hôpitaux en raison des combats.

Les cinq blessés de mardi soir «sont un soldat des Forces armées libanaises et quatre civils», a indiqué le responsable de la sécurité.

Il a déclaré que les Forces de sécurité intérieures avaient reçu ordre d'intensifier les patrouilles et «d'arrêter toute personne portant atteinte à la sécurité publique, même en recourant à la force».

Les affrontements de Tripoli ont eu lieu sur la rue principale séparant les quartiers populaires de Bab al-Tebbaneh et de Jabal Mohsen. Ces quartiers avaient déjà été il y a deux semaines le théâtre d'affrontements à caractère politique qui avaient fait neuf morts et quelque 45 blessés.

L'armée, qui s'était déployée en force lors de ces affrontements, était injoignable.

Selon le responsable de sécurité, des explosions ont été entendues vers 21H30 ainsi que quelques tirs avant que les heurts ne redoublent d'intensité une heure plus tard. Ces affrontements ont eu lieu dans la rue principale qui sépare les deux quartiers.

Bab al-Tebbaneh est à majorité sunnite et un fief de la majorité antisyrienne alors que les habitants de Jabal Mohsen font partie de la communauté alaouite (branche du chiisme), partisans du mouvement chiite Hezbollah, chef de file de l'opposition.

Le bilan des combats d'il y a deux semaines était le plus élevé depuis les violences entre factions survenues en mai dans plusieurs régions du Liban et qui avaient fait 65 morts, faisant craindre que le pays ne bascule de nouveau dans une guerre civile.

Les nouveaux heurts interviennent alors que le gouvernement d'union nationale, prévu par l'accord de paix de Doha signé en mai par les parties libanaises, n'est toujours pas formé en raison de divisions sur l'attribution des portefeuilles.